PARIS, France, 29 mai 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole
Q – Le ministre est aujourd’hui à Niamey et Bamako. Les Nigériens ont dit plusieurs fois que les attaques sont venues du sud de la Libye. Quelle est votre analyse de la situation au sud de la Libye ?
R – Un mot sur le Mali. Il y a eu des bonnes nouvelles : confirmation de la date pour les élections en juillet, bonnes annonces également pour le MNLA et Kidal, perspective d’élections sur la totalité du territoire dans les délais annoncés. L’ensemble des volets de la résolution de la crise malienne prend bonne tournure. C’est vrai du volet sécuritaire, du volet politique et de réconciliation nationale, du volet développement avec le succès de la conférence du 15 mai à Bruxelles. Laurent Fabius va donc au Mali aussi pour encourager tous nos interlocuteurs à continuer dans cette voie.
Sur le Niger, il y a eu des déclarations contradictoires sur l’origine des auteurs des attentats d’Agadez et d’Arlit. Les dernières déclarations faites sont celles du président Issoufou et des autorités libyennes. Nous n’avons pas encore de certitudes sur ce point.
Sans entrer dans un lien de causalité direct, il nous semble qu’il y a un problème spécifique de sécurité en Libye – interne, comme l’ont montré les affrontements récents, et externe, en raison de la porosité des frontières dans toute cette zone. Un certain nombre de décisions ont été prises à titre bilatéral ou européen, avec des programmes de formation de policiers et militaires et une mission de l’Union européenne sur la sécurité de la frontière, qui sera déployée en juin. C’est le résultat de la conférence internationale organisée à Paris le 12 février dernier. Nous avons l’intention, comme le ministre des affaires étrangères l’a indiqué, de forcer l’allure sur ce sujet. Il y a tout un travail à mener sur l’Etat de droit, la démocratie et la transition politique : on ne rétablira la sécurité qu’avec un travail de fond et de longue haleine. Il faut, a fortiori, ne pas perdre de temps et s’y mettre très vite.
De manière plus générale, cet effort concerne toute la région. Des instruments sont déjà en place. Un Forum global contre le terrorisme coprésidé par l’Algérie et le Canada réunit tous les pays d’Afrique du Nord et du Sahel, et tiendra sa prochaine réunion à Oran les 24 et 25 juin. La « Stratégie Sahel » de l’Union européenne permet d’avoir une approche globale et a vocation à être mise en œuvre très vite. Il y a également le volet « renforcement des capacités de sécurité » avec EUCAP SAHEL Niger, EUTM pour la formation de l’armée malienne, etc.
On prend aujourd’hui conscience de la dimension régionale de l’effort à conduire sur ces trois volets, qui ont été clairement identifiés lors de la crise malienne : une action dans le domaine politique, en faveur de la démocratie et des droits de l’homme ; un volet sécuritaire, de lutte contre le terrorisme et contre toutes les formes de trafic, qui se nourrissent les uns les autres (drogue, armes, etc) ; et un volet de développement.
