Mali / L’élection présidentielle doit ouvrir la voie à un processus de paix, de justice et de réconciliation

PARIS, France, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — A l’issue d’une mission à Kidal, Gao, Mopti Segou et Sévaré, et à quarante-huit heures de l’élection présidentielle, la FIDH et l’AMDH appellent à la tenue d’un scrutin libre, transparent et apaisé permettant la mise en place de nouvelles autorités légitimes qui devront garantir la sécurité de toutes les populations, œuvrer résolument pour la justice et la lutte contre l’impunité ainsi que permettre une réelle réconciliation nationale alors que persistent des tensions notamment à Kidal, Tessalit et Menaka.

Au terme d’une mission d’observation et d’enquête d’un mois notamment à Segou, Mopti, Gao et Kidal, la FIDH et l’AMDH ont pu évaluer le processus de préparation de l’élection présidentielle. Alors que la campagne électorale s’achève officiellement ce vendredi à 00h, plusieurs points positifs sont à noter parmi lesquels les conditions satisfaisantes d’expression politique de tous les candidats, la tenue de meetings sur l’ensemble du territoire, l’engouement réel de la population pour l’élection et le taux de distribution des cartes électorales. Ainsi, selon les dernières estimations disponibles, près de 80% des cartes Nina auraient pu être distribuées. Dans les régions du Nord du pays, la situation est plus contrastée avec plus de 75% à Gao mais seulement 33% à Menaka ou encore 10000 cartes distribuées sur les 33000 prévues dans la région de Kidal. Pour autant, plusieurs inconnus demeurent à propos du scrutin comme le taux de participation généralement faible au Mali (36% à la dernière élection présidentielle), le bon déroulement des opérations de vote et notamment la possibilité pour les électeurs de trouver le bon bureau pour voter, la gestion d’un éventuel contentieux électoral et la reconnaissance des résultats par les candidats. Ces derniers se sont néanmoins engagés en adhérant à un code de bonne conduite. La FIDH et l’AMDH leur ont adressé 10 engagements à souscrire en faveur des droits humains. Il faut noter que dans les régions du Nord du pays, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) s’est engagé à ne pas perturber les opérations de préparation et de vote du scrutin de dimanche.

« Le scrutin est une occasion historique pour un nouveau départ pour le Mali. Malgré les difficultés d’organisation, de temps et de sécurité qu’il ne faut pas ignorer, les populations doivent aller voter et les candidats doivent faire preuve de responsabilité pour donner aux nouvelles autorités du pays la légitimité nécessaire afin de reconstruire un pays plus démocratique » a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.

L’acceptation des résultats et le cas échéant l’activation des recours légaux et du juge électoral constituent le socle fondamental d’une élection démocratique et apaisée dont le Mali a aujourd’hui besoin.

Sécurité au Nord et enjeu de l’élection

L’un des enjeux de l’élection demeure la situation sécuritaire dans les régions du Nord du pays et notamment dans celles de Gao et Kidal. La ville de Gao n’a pas connu d’épisode de violence depuis l’attaque du mois d’avril 2013 ce qui constitue une réelle amélioration. La mission de la FIDH et de l’AMDH sur place n’a pas constaté d’événements de nature à remettre en cause la tenue du scrutin dans des conditions de sécurité acceptable, l’attention devant cependant être maintenue en particulier dans la zone de Ménaka.

La région de Kidal a par contre connu plusieurs événements sécuritaires depuis l’accord de Ouagadougou : l’enlèvement pendant 48h de 5 agents électoraux et un élu local à Tessalit, des échauffourées qui ont fait au moins 1 mort et plusieurs blessés entre le jeudi 18 et samedi 20 juillet 2013 dans la ville de Kidal et une altercation armée entre les Forces armées maliennes (FAMA) et un véhicule du MNLA au marché de Kidal le 25 juillet au soir. Ceci démontre que la situation demeure tendue dans la ville de Kidal bien que les grandes lignes de l’accord de Ouagadougou sont respectées par les parties avec des patrouilles limitées des FAMA en ville et un cantonnement dans l’ensemble respecté par le MNLA. La mission de la FIDH et de l’AMDH présente à Kidal a pu se rendre compte que les entorses à l’accord politique instaurant un équilibre déjà fragile sont propices aux incompréhensions et aux défiances réciproques qui peuvent rapidement déraper. Ainsi, les patrouilles des FAMA en l’absence d’éléments de la MINUSMA, la circulation en ville de véhicules identifiés du MNLA, contenant parfois des armes à leur bord, ou la présence à Kidal d’éléments de l’armée malienne ayant été impliqués dans la crise ont été les principaux déterminants des épisodes de violence ou de tension des dernières semaines.

L’altercation du 25 juillet au marché de Kidal, entre une patrouille FAMA et un véhicule du MNLA, rassemblerait, selon les premières constatations, tous ces ingrédients. Si aucun blessé n’est à déplorer, cet incident aurait pu avoir de lourdes conséquences.

Pour prévenir de nouveaux épisodes de tensions, nos organisations préconisent donc non seulement un strict respect des engagements par l’ensemble des parties mais aussi des actes allant dans le sens de l’apaisement. En premier lieu, la MINUSMA devrait au plus vite accentuer sa présence militaire aux côtés des FAMA à Kidal, de jour comme de nuit pour garantir dans les faits la conduite de patrouilles conjointes. En second lieu, compte tenu des besoins en matière de maintien de l’ordre, le gouvernement malien devrait renforcer la présence des FAMA par des éléments de la gendarmerie et, dans un esprit d’apaisement, s’assurer que le détachement des FAMA à Kidal soit exempt d’éléments suspects d’implication dans des violations des droits humains permettant ainsi le strict respect du droit international humanitaire par l’armée malienne, tel que stipulé par l’accord de Ouagadougou. Également, le MNLA devrait veiller strictement au contrôle de ses éléments en garantissant pleinement leur cantonnement et en prévenant des exactions contre les populations civiles, et contribuer ainsi à l’apaisement. Enfin, les forces de la MINUSMA et avec elle de l’opération Serval devraient maintenir leur présence effective et jouer pleinement leur rôle sur le terrain en ce qu’elles constituent, avec l’assentiment de toutes les parties à l’accord de Ouagadougou et dans l’attente d’un accord définitif, un réel garant pour la sécurité des personnes et des biens.

Un besoin urgent de justice

La FIDH et l’AMDH ont entendues des dizaines de victimes de violations des droits de l’Homme perpétrées pendant la crise par toutes les forces en présences. Les témoignages recueillis retracent les grandes étapes du conflit, depuis l’offensive des groupes armés en janvier 2012 aux attaques suicides d’avril 2013. Plusieurs centaines de personnes ont été victimes d’exactions et de violations graves des droits humains au cours de cette période et sur l’ensemble du territoire y compris à Bamako dans le cadre de cette triple-crise : l’offensive rebelle du MNLA, la crise institutionnelle et le coup d’Etat puis l’émergence des groupes armés djihadistes et leur contrôle d’une large partie du territoire. Les combattants se sont livrés à de nombreuses violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme qualifiables de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité. La FIDH et l’AMDH avaient déjà recensé ces crimes dans leur rapport « Crimes de guerre au Nord-Mali » en juillet 2012. Les enquêtes complémentaires menées depuis lors ont confirmé la réalité et l’ampleur des exactions commises et celles perpétrées depuis lors. Exécutions sommaires, actes de tortures, violences sexuelles et pillages ont caractérisé la crise sans être l’apanage exclusif d’une des parties.

Pour autant, l’occupation des groupes armés djihadistes a profondément marqué les populations par leurs méthodes expéditives, et des pratiques telles que les mariages forcés qui constituaient souvent une « légalisation » des viols, parfois collectifs. L’ampleur des crimes sexuels est l’une des caractéristiques de ce conflit. Ainsi pour la seule région de Gao, au moins 150 cas de viols ont ainsi été commis dont les éléments du MNLA et les groupes djihadistes seraient les principaux auteurs. Les femmes victimes de ces exactions sont aujourd’hui largement stigmatisées par une société où ces crimes demeurent taboue malgré l’importance de ce phénomène. Il est urgent aussi que la justice malienne et internationale puisse garantir à ces femmes les conditions d’un accès effectif à la justice. Le prochain président devra dans le cadre d’une nécessaire réforme de la justice garantir l’adoption de mesures spécifiques de protection des victimes et témoins de ces crimes.

Les personnes rencontrées soulignent toutes l’urgence de voir une justice efficace et impartiale œuvrer au Mali. Encore absente d’une large partie du territoire national comme à Gao, Kidal, Tombouctou et la plupart des régions du Nord, l’institution judiciaire doit pouvoir être présente et agir.

« La justice doit être au même titre que la sécurité une priorité du prochain président car c’est non seulement une affirmation de la présence de l’État mais pouvoir saisir un juge indépendant est aussi une protection face à tous les arbitraires » a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’AMDH.

La justice malienne a par ailleurs ouvert des procédures à l’encontre de présumés responsables de crimes commis pendant la crise. Près de 170 personnes ont été inculpées et sont en détention dans le cadre de ces procédures. 28 autres mandats d’arrêt ont été délivrés sans avoir été exécutés à ce jour. Les enquêtes menées tant par la FIDH et l’AMDH que les autres ONG ou institutions internationales ou nationales doivent alimenter les procédures de la justice malienne et contribuer à une justice impartiale dans des délais raisonnables. Tous les interlocuteurs rencontrés ont souligné la nécessité d’établir la vérité et de rendre justice aux victimes dans un pays ou l’impunité a souvent été la règle.

La vérité comme outil de justice pour une réconciliation nationale

Alors que le pays souhaite un nouveau départ, des centaines d’entretiens réalisés avec des victimes, des témoins, des responsables politiques, des associations, des militaires, des représentants diplomatiques et d’organisations internationales émerge le besoin d’éclairer l’histoire à la lumière de la vérité et de la justice. Ce passé occulté semé de violations des droits humains, d’impunité pour leurs auteurs, de mal développement, de corruption et d’arrangements politiques ont largement constitué le terreau de la crise, l’implantation de mouvements armés religieux extrémistes, la multiplication de milices qui ont plongé le pays dans la violence. Afin de ne pas reproduire les erreurs du passé, les populations souhaitent aujourd’hui se réapproprier leur histoire, témoigner de leur vérité et voir émerger une justice effective qui permette la sanction des responsables plutôt que leur promotion ou leur maintien en fonction.

Le renforcement du processus de réconciliation nationale doit ainsi être une priorité du prochain président, et de la prochaine assemblée nationale pour tous les maliennes et les maliens. La mise en place d’une structure d’écoute, d’enquête et de proposition pour réformer l’État et les institutions devrait garantir le droit des victimes à la vérité, à la justice, à la réparation et à la garantie que l’État ainsi réformé soit un véritable protecteur de leur droits avec des recours effectifs en cas de violations.

La FIDH et l’AMDH recommandent au futur gouvernement de consulter la population sur les termes, les conditions et les personnes chargées de mener un processus effectif de réconciliation nationale basé sur la vérité, la justice, la réparation des préjudices subis et les réformes institutionnelles permettant la non-répétition des crises et des violations des droits humains.

Le prochain président pourrait ainsi mettre en place, à la suite de la Commission Dialogue et Réconciliation, un mécanisme de suivi chargé du processus de réconciliation nationale sur la base des consultations populaires menées, avec pour mandat l’écoute de toutes les victimes des violations des droits de l’Homme du passé, l’établissement des responsabilités, le rétablissement des victimes dans leurs droits y compris à la réparation et la mise en place des conditions d’une réconciliation entière et durable par la modernisation et la réforme de l’Etat afin de prévenir la récurrence des violations des droits de l’homme et des conflits en éliminant leurs causes structurelles.

« Dans les pays qui ont connu des violations massives et répétées des droits de l’Homme depuis des décennies, les processus de vérité, de justice et de réconciliation constituent une nécessité pour la Nation mais aussi pour chaque famille endeuillée qui ne saurait trouver de repos tant que le sort de ses parents tués n’aura pas été éclairci et reconnu. C’est par ce chemin que le Mali pourra construire son unité dans sa diversité et dans la paix » a déclaré Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.

Communication de l’Ambassadeur Ramtane Lamamra, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, à la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation en Républiq

NEW YORK, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Communication de l’Ambassadeur Ramtane Lamamra, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, à la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation en République Démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs

Monsieur le Président du Conseil,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

Mesdames, Messieurs

Je voudrais tout d’abord exprimer au Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet 2013, le Secrétaire d’État John Kerry, et aux membres du Conseil, les remerciements de la Commission de l’Union africaine (UA) pour l’invitation à prendre part à cette réunion sur la situation en République démocratique (RDC) et la région des Grands Lacs. Mme Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’UA, regrette de ne pouvoir participer personnellement à cette importante réunion qui s’inscrit dans la dynamique visant à mettre en œuvre l’Accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé à Addis Abéba, le 24 février dernier. En effet, le premier des engagements souscrits par la Communauté internationale porte sur le rôle attendu du Conseil de sécurité en relation avec l’importance du soutien à la stabilité à long terme de la RDC et de la région des Grands Lacs. En outre, le Mécanisme de suivi prescrit à la RDC, aux pays limitrophes, aux partenaires régionaux et à la communauté internationale de travailler de façon synchronisée afin de promouvoir les engagements souscrits par les uns et les autres.

L’excellent rapport du Secrétaire Général dont le Conseil est saisi capte bien la dynamique que connaît la région ainsi que les défis qui s’y rattachent.

L’UA voit en cette réunion de haut niveauune expression forte de l’attachement du Gouvernement des États-Unis et des autres pays membres du Conseil à la paix et à la sécurité dans le continent africain et au règlement rapide et durable de la crise dans l’Est de la RDC en particulier. Cet attachement se manifeste à travers le soutien unanime des membres du Conseil de sécurité aux efforts du Secrétaire général des Nations unies pour mettre en œuvre l’Accord cadre. Je note en effet que la nomination de l’Envoyée spécialedu Secrétaire général pour la région des Grands Lacs prévue dans l’Accord cadre a eu lieu et je me réjouis à cet égard de la qualité des relations de travail que Madame Mary Robinson entretient avec l’Ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra, Représentant spécial de l’UA pour la région des Grands Lacs. De même, je relève, pour m’en féliciter, l’adoption de l’importante résolution 2098 qui a adapté la MONUSCOà la nouvelle situation, et créé la Brigade d’intervention conformément à la demande des pays de la région et de l’Union africaine. L’UA est reconnaissante à l’Afrique du sud, au Malawi et à la Tanzanie pour leur contribution à la formation de la Brigade en cours de déploiement et d’opérationnalisation.

Mais je doisrelever, par ailleurs, qu’au lieu de l’accord tout attendu des négociations que le Président MUSEVENI de l’Ouganda a supervisées à Kampala avec autorité et persévérance, ce sont des affrontements militaires d’envergure entre les Forces armées de la RDC et les éléments du M23 qui imposent leurs sombres perspectives à l’actualité régionale, dirigeant une lumière crue sur tout le chemin qui reste à parcourir pour l’avènement d’une ère nouvelle dans la région.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil

Les communications faites à votre Conseil par le Secrétaire général des Nations unies et par Mme Mary Robinson, son Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs, et par le Président de la Banque mondiale ainsi que celles attendues des Ministres des Affaires étrangères de la RDC, de l’Ouganda et du Rwanda sont toutes importantes pour édifier le Conseilsur la situation politique, sécuritaire et humanitaire sur le terrain, ainsi que sur l’état de mise en œuvre tant de l’Accord-cadre que de la résolution 2098 du Conseil de sécuritéet sur le processus politique en cours.Sur cette toile de fond des réalités du terrain, des enjeux de la situation et de ses perspectives,s’affirment les urgences et les exigences d’un engagement accru et soutenu de la Communauté internationale dans la région des Grands Lacs.

Dans cette perspective, Madame Robinson et l’Ambassadeur DIARRA s’emploientà créer les conditions d’une mise en œuvreefficace et systématique de l’Accord cadre. Je sais que les autorités congolaises et celles des pays parties au Mécanisme 11+ 4 ont exprimé leur ferme détermination à tenir les engagements auxquels elles ont souscrits et qu’elles s’y investissent. Je sais également que l’accompagnement de l’ensemble de la communauté internationale à la RDC et aux pays de la région ne fera pas défaut, comme en témoignent les initiatives prises aussi bien au niveau des Nations unies qu’à celui des institutions financières internationales et autres partenaires au développement. La réunion consultative sur les approches du développement des pays de la région des Grands Lacs que l’UA, les Nations Unies et la Banque Mondiale ont organisée ces derniers jours à Addis-Abeba s’inscrit dans cette même cohérence.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

L’Union africaine a la conviction que la dynamique enclenchée par l’Accord cadre et la résolution 2098 du Conseil de sécurité a vocation à ouvrir de nouveaux horizons à l’œuvre de paix, de sécurité et de développement dont la région a le plus grand besoin dans un contexte régional et international favorable. La diligence avec laquelle le Gouvernement de la RDC a mis en place le mécanisme national de suivi et les concertations nationales envisagées sont de bonne augure. Au plan régional, la mobilisation continue des autorités des pays des Grands Lacs et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) est aussi le témoignage d’une détermination commune à mettre fin à l’instabilité en vue de consacrer ressources et énergies au développement et à l’intégration. Le prochain Sommet de la Conférence de la CIGRL consacré aux questions de paix et de sécurité et au suivi de la mise en œuvre de l’Accord cadre,dont la préparation est en cours,doit pouvoir capter toutes les attentes et entreprendre les actions concertées nécessaires à la pleine réalisation du potentiel de la région.

La présente séance du Conseil de sécurité des Nations unies venant dans prolongement de la réunion inaugurale du Mécanisme «11 + 4» co-présidée à Addis-Abeba par le Secrétaire Général des Nations Unies et la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, le 26 mai dernier, vient opportunément marquer une étape qualitative nouvelle dans l’action collective de la Communauté internationale en faveur des peuples et des pays de la région. L’Union Africaine se réjouit de cette initiative et réaffirme son engagement à prendre toute sa part dans cet effort bienvenu au service de la paix, de la sécurité, de la démocratie et du développement dans toute la région des Grands Lacs.

Je vous remercie.

Didier Reynders condamne l’assassinat de Mohamed Brahmi en Tunisie

BRUXELLES, Royaume de Belgique, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders condamne le plus fermement possible l’assassinat du député du Front Populaire, Mohamed Brahmi, intervenu ce jeudi 25 juillet 2013 à Tunis, alors que se célébrait le jour de la Fête de la République. Il présente ses condoléances à sa famille et à ses proches, ainsi qu’aux dirigeants et aux membres de son parti.

Didier Reynders se joint à l’appel de la Haute Représentante de l’UE, Catherine Ashton, aux autorités tunisiennes, à faire au plus vite la lumière sur cet assassinat, ainsi que sur celui de Chokri Belaïd, perpétré le 6 février 2013 et dont les responsables n’ont, à ce jour, ni été arrêtés, ni traduits en justice.

Le choix de la violence doit être condamné par tous ceux qui sont attachés aux valeurs démocratiques. Le Ministre Reynders continue, personnellement, à croire profondément au potentiel de la Tunisie et des forces vives de la société tunisienne à trouver une réponse pacifique au crime odieux perpétré ce 25 juillet et à continuer à travailler de manière consensuelle à la poursuite et la finalisation du processus de transition démocratique, notamment par l’adoption d’une nouvelle constitution répondant aux aspirations du peuple tunisien.

Suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi et les tensions subséquentes dans plusieurs villes de Tunisie, les Affaires étrangères recommandent aux voyageurs de faire preuve de la plus grande prudence lors de tous leurs déplacements et de se maintenir écartés de toute manifestation ou mouvement de foule. Il est conseillé de rester de préférence dans les zones touristiques.

Madagascar / Prostitution et tourisme sexuel impliquant des enfants : au vu et au su de tous, en toute impunité

GENEVE, Suisse, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — La Rapporteuse Spéciale des Nations Unies Najat Maalla M’jid a encouragé ce matin les autorités malagasys à redoubler d’efforts en vue de lutter efficacement contre le fléau de l’exploitation sexuelle des enfants, dûment protéger tous les enfants victimes de vente et d’exploitation sexuelle et les enfants à risque de l’être et sanctionner lourdement les coupables. Elle a par ailleurs exprimé sa grande préoccupation quant à la banalisation de l’exploitation sexuelle des enfants et à l’impunité dont jouissent les auteurs de ces crimes.

« Le fléau de l’exploitation sexuelle des enfants dans la prostitution et le tourisme sexuel est omniprésent et trop souvent justifié par la pauvreté. Sa croissance exponentielle, notamment depuis 2009, soulignée par tous les acteurs rencontrés, est alarmante. Son ampleur réelle reste difficile à déterminer, du fait, entre autres, de la résistance au signalement et la crainte de représailles. Par ailleurs, les faibles cas signalés sont très rarement suivis de sanctions lourdes, telles que stipulées dans la législation malagasy », a souligné Mme Maalla M’jid à l’issue de sa visite à Madagascar.

La Rapporteuse Spéciale a noté la pauvreté alarmante affectant 92% de la population, résultat de crises politiques successives. Cette grande précarité socio-économique affectant les familles et les communautés a largement accru la déscolarisation et la vulnérabilité des enfants à toutes les formes d’exploitation économique et sexuelle. Elle a également relevé avec inquiétude la stratégie de survie adoptée par un grand nombre de parents qui poussent leurs enfants à se prostituer.

Pendant sa mission à Madagascar du 15 au 26 juillet 2013, la Rapporteuse Spéciale a rencontré de nombreux représentants de l’Etat, des autorités locales, du système des Nations Unies, de la communauté diplomatique, des associations ainsi que du secteur privé. Elle s’est entretenue avec des enfants victimes et s’est rendue sur les lieux de prostitution et de tourisme sexuel, à Antananarivo, Tuléar, Nosy Be et Toamasina.

Si Madagascar dispose d’un cadre légal relativement complet, la mise en œuvre de ces lois souffre d’un manque d’effectivité du fait, entre autres, de la corruption, de l’impunité et des difficultés d’accès des enfants à des mécanismes de recours garantissant leur protection et leur sécurité. Les arrangements à l’amiable qui ont souvent lieu au niveau communautaire se font au détriment de l’intérêt de l’enfant, dont la voix reste très peu prise en compte.

Par ailleurs de nombreux efforts ont été entrepris: le Comité National de Protection de l’Enfance, les Réseaux de Protection, les centres d’écoute et de conseil juridique, la ligne verte et les campagnes de sensibilisation visant à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants. La Rapporteuse se félicite également des initiatives portées par les jeunes visant à prévenir et combattre ces crimes.

Malgré toutes ces initiatives, la prise en charge des enfants reste très incomplète et souffre d’un manque considérable de ressources. Les budgets alloués aux secteurs sociaux ont été drastiquement réduits et notamment celui du Ministère de la Population et des Affaires Sociales qui, tout en étant la pierre angulaire de la protection de l’enfance et de la protection sociale, ne dispose que de 0,68% du budget total de l’Etat.

La Rapporteuse Spéciale a souligné la gravité de la situation et la nécessité d’agir de toute urgence afin d’assurer un cadre protecteur intégré de l’enfance. L’éradication de la vente et l’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar sera un travail de longue haleine, qui nécessitera d’assurer concomitamment le renforcement des capacités des institutions et des services destinés à l’enfance, la lutte contre l’impunité, une coordination intersectorielle opérationnelle, la mise en place de mécanismes de redevabilité, l’établissement d’alternatives socio-économiques durables et la promotion de normes sociales protectrices. Bien entendu ces mesures restent fortement tributaires d’un contexte politique stable respectueux des droits de l’homme.

Il est inacceptable que tant de vies d’enfants malagasys soient sacrifiées sous le prétexte de la crise politique et économique actuelle. La Rapporteuse a également insisté sur la nécessité de développer un tourisme responsable, éthique et protecteur en rappelant aussi la responsabilité des pays d’origine des touristes sexuels. Elle a encouragé la communauté internationale à appuyer la mise en place d’une protection intégrée de l’enfance et de plans de développement humain au niveau local, afin de combattre efficacement et durablement toute forme de violence, d’abus et d’exploitation des enfants.

Madagascar / Prostitution et tourisme sexuel impliquant des enfants : au vu et au su de tous, en toute impunité

GENEVE, Suisse, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — La Rapporteuse Spéciale des Nations Unies Najat Maalla M’jid a encouragé ce matin les autorités malagasys à redoubler d’efforts en vue de lutter efficacement contre le fléau de l’exploitation sexuelle des enfants, dûment protéger tous les enfants victimes de vente et d’exploitation sexuelle et les enfants à risque de l’être et sanctionner lourdement les coupables. Elle a par ailleurs exprimé sa grande préoccupation quant à la banalisation de l’exploitation sexuelle des enfants et à l’impunité dont jouissent les auteurs de ces crimes.

« Le fléau de l’exploitation sexuelle des enfants dans la prostitution et le tourisme sexuel est omniprésent et trop souvent justifié par la pauvreté. Sa croissance exponentielle, notamment depuis 2009, soulignée par tous les acteurs rencontrés, est alarmante. Son ampleur réelle reste difficile à déterminer, du fait, entre autres, de la résistance au signalement et la crainte de représailles. Par ailleurs, les faibles cas signalés sont très rarement suivis de sanctions lourdes, telles que stipulées dans la législation malagasy », a souligné Mme Maalla M’jid à l’issue de sa visite à Madagascar.

La Rapporteuse Spéciale a noté la pauvreté alarmante affectant 92% de la population, résultat de crises politiques successives. Cette grande précarité socio-économique affectant les familles et les communautés a largement accru la déscolarisation et la vulnérabilité des enfants à toutes les formes d’exploitation économique et sexuelle. Elle a également relevé avec inquiétude la stratégie de survie adoptée par un grand nombre de parents qui poussent leurs enfants à se prostituer.

Pendant sa mission à Madagascar du 15 au 26 juillet 2013, la Rapporteuse Spéciale a rencontré de nombreux représentants de l’Etat, des autorités locales, du système des Nations Unies, de la communauté diplomatique, des associations ainsi que du secteur privé. Elle s’est entretenue avec des enfants victimes et s’est rendue sur les lieux de prostitution et de tourisme sexuel, à Antananarivo, Tuléar, Nosy Be et Toamasina.

Si Madagascar dispose d’un cadre légal relativement complet, la mise en œuvre de ces lois souffre d’un manque d’effectivité du fait, entre autres, de la corruption, de l’impunité et des difficultés d’accès des enfants à des mécanismes de recours garantissant leur protection et leur sécurité. Les arrangements à l’amiable qui ont souvent lieu au niveau communautaire se font au détriment de l’intérêt de l’enfant, dont la voix reste très peu prise en compte.

Par ailleurs de nombreux efforts ont été entrepris: le Comité National de Protection de l’Enfance, les Réseaux de Protection, les centres d’écoute et de conseil juridique, la ligne verte et les campagnes de sensibilisation visant à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants. La Rapporteuse se félicite également des initiatives portées par les jeunes visant à prévenir et combattre ces crimes.

Malgré toutes ces initiatives, la prise en charge des enfants reste très incomplète et souffre d’un manque considérable de ressources. Les budgets alloués aux secteurs sociaux ont été drastiquement réduits et notamment celui du Ministère de la Population et des Affaires Sociales qui, tout en étant la pierre angulaire de la protection de l’enfance et de la protection sociale, ne dispose que de 0,68% du budget total de l’Etat.

La Rapporteuse Spéciale a souligné la gravité de la situation et la nécessité d’agir de toute urgence afin d’assurer un cadre protecteur intégré de l’enfance. L’éradication de la vente et l’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar sera un travail de longue haleine, qui nécessitera d’assurer concomitamment le renforcement des capacités des institutions et des services destinés à l’enfance, la lutte contre l’impunité, une coordination intersectorielle opérationnelle, la mise en place de mécanismes de redevabilité, l’établissement d’alternatives socio-économiques durables et la promotion de normes sociales protectrices. Bien entendu ces mesures restent fortement tributaires d’un contexte politique stable respectueux des droits de l’homme.

Il est inacceptable que tant de vies d’enfants malagasys soient sacrifiées sous le prétexte de la crise politique et économique actuelle. La Rapporteuse a également insisté sur la nécessité de développer un tourisme responsable, éthique et protecteur en rappelant aussi la responsabilité des pays d’origine des touristes sexuels. Elle a encouragé la communauté internationale à appuyer la mise en place d’une protection intégrée de l’enfance et de plans de développement humain au niveau local, afin de combattre efficacement et durablement toute forme de violence, d’abus et d’exploitation des enfants.

Attaque contre l’ambassade des Émirats arabes unis en Libye (25/07/2013)

PARIS, France, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole

La France condamne avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée jeudi 25 juillet contre l’ambassade des Émirats arabes unis à Tripoli.

Nous exprimons notre solidarité au personnel de cette représentation ainsi qu’aux autorités émiriennes.

La construction d’un État de droit et l’accélération du processus de transition selon un calendrier connu sont les conditions premières de la sécurité.

Attaque contre l’ambassade des Émirats arabes unis en Libye (25/07/2013)

PARIS, France, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole

La France condamne avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée jeudi 25 juillet contre l’ambassade des Émirats arabes unis à Tripoli.

Nous exprimons notre solidarité au personnel de cette représentation ainsi qu’aux autorités émiriennes.

La construction d’un État de droit et l’accélération du processus de transition selon un calendrier connu sont les conditions premières de la sécurité.

Tunisie – Assassinat de Mohamed Brahmi (25 juillet 2013)

PARIS, France, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole

Le président de la République a condamné hier avec la plus grande fermeté l’odieux assassinat de M. Mohamed Brahmi, député d’opposition, élu à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) en 2011, fondateur et ancien secrétaire général du Mouvement du peuple.

L’assassinat de Mohamed Brahmi comme celui de Chokri Belaïd ne sauraient rester impunis. Toute la lumière doit être faite sur ces crimes qui, comme l’a rappelé hier le ministre des affaires étrangères, visent à faire échouer la transition démocratique en Tunisie et la recherche d’une unité nationale.

Lors de sa visite d’État en Tunisie, les 4 et 5 juillet, le président de la République a réitéré le soutien de notre pays à la transition en cours et sa solidarité avec tous les Tunisiens attachés aux valeurs de la révolution. Il avait aussi appelé à l’esprit de responsabilité nécessaire à la préservation de l’unité nationale comme au succès de la transition démocratique, qui prévoit l’adoption d’une Constitution et l’organisation d’élections d’ici la fin de l’année.

Tunisie – Assassinat de Mohamed Brahmi (25 juillet 2013)

PARIS, France, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole

Le président de la République a condamné hier avec la plus grande fermeté l’odieux assassinat de M. Mohamed Brahmi, député d’opposition, élu à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) en 2011, fondateur et ancien secrétaire général du Mouvement du peuple.

L’assassinat de Mohamed Brahmi comme celui de Chokri Belaïd ne sauraient rester impunis. Toute la lumière doit être faite sur ces crimes qui, comme l’a rappelé hier le ministre des affaires étrangères, visent à faire échouer la transition démocratique en Tunisie et la recherche d’une unité nationale.

Lors de sa visite d’État en Tunisie, les 4 et 5 juillet, le président de la République a réitéré le soutien de notre pays à la transition en cours et sa solidarité avec tous les Tunisiens attachés aux valeurs de la révolution. Il avait aussi appelé à l’esprit de responsabilité nécessaire à la préservation de l’unité nationale comme au succès de la transition démocratique, qui prévoit l’adoption d’une Constitution et l’organisation d’élections d’ici la fin de l’année.

Visite d’un haut représentant de l’ONU aux droits de l’homme en République centrafricaine du 29 juillet au 2 août 2013

GENEVE, Suisse, 26 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — Le Secrétaire général adjoint aux droits de l’homme, Ivan Šimonović, se rendra en visite officielle en République centrafricaine du 29 juillet au 2 août 2013.

Au cours de cette visite de quatre jours, M.Šimonović rencontrera les autorités de transition, parmi lesquelles le Premier Ministre de transition, le Chef de l’Etat de transition, des ministres clefs, des dirigeants religieux ainsi que des membres d’organisations de la société civile et de la communauté internationale.

Le Secrétaire général adjoint entreprendra plusieurs visites de terrain à Bangui et prévoit de se rendre à Bambari, dans la préfecture d’Ouaka située dans le nord-est du pays, à environ 385 km de Bangui.

Le jeudi 1er août, le Secrétaire général adjoint aux droits de l’homme tiendra une conférence de presse dans les locaux de la BINUCA à Bangui, de 15h30 à 16h30.