En partenariat avec la London School of Hygiene & Tropical Medicine et le Conseil sud-africain de la recherche médicale, l’OMS a lancé une grande étude jamais menée de cette ampleur sur 81 pays pour mesurer le nombre de femmes victimes de violences.
Les résultats montrent que l’agresseur numéro 1 de la femme serait son compagnon. En effet, 1 femme sur 3 a déjà été victime de violence physique ou sexuelle par un compagnon actuel ou passé. Tant et si bien que parmi les assassinats de femmesqui ont lieu dans le monde, plus d’un tiers (quasiment 2 sur 5) sont causés par le compagnon actuel !
L’OMS précise qu’en Afrique et Asie du Sud Est, la violence sexuelle et/ou physique concerne 40 à 45 % des femmes de 15 ans et plus, faisant de ces pays les zones les plus dangereuses pour les femmes. La moyenne est à 27 % en Europe.
En ce qui concerne l’enfant de la femme battue, s’il survit aux coups, il sera généralement non désiré par sa mère, par peur qu’il se fasse violenté à son tour. En outre, les mères redoutent aussi que leur enfant puisse être utilisé contre elle, les contraignant à rester avec leur conjoint. Ou, pire : qu’il devienne comme lui. Aussi, l’avortement concerne deux fois plus de ces femmes que les autres. Lorsque la grossesse arrive à son terme, il y a encore 16 % de risque supplémentaire que l’enfant ait un poids insuffisant.
Bien que la majorité des victimes soient âgées de 35 à 44 ans, environ 30 % d’entre elles ont 15 à 24 ans. Au-delà des chiffres, rappelons-nous qu’une fille de 15 ans est en 3e et passe le brevet, c’est encore une collégienne, sortie tout juste de l’enfance. En-dessous de 15 ans, on parlera plutôt de pédophilie et d’enfants battus.
Depuis le 1er janvier, il y a eu déjà plus de 36 000 viols en France, à raison d’environ 205 par jour, soit 9 par heure, tout sexe et âge confondus. En moyenne annuelle en France, ce nombre, qui a considérablement augmenté en l’espace de 20 ans, atteint les 75 000. Les chiffres sont si accablants que l’OMS parle de « problème mondial à ampleur épidémique » comme s’il s’agissait d’une maladie : à la fois la violence se répand comme un virus, mais elle provoque de nombreux cas de santé, très graves.