Un paradoxe dans la formation : essentielle mais perfectible
La formation continue s’impose comme un pilier du développement professionnel. D’après une étude de l’Ifop pour Unow (Source : Ifop/Unow, 2024), 93 % des cadres la jugent essentielle et 84 % y voient un atout pour leur employabilité. Pourtant, un constat dérange : 47 % déclarent avoir suivi des formations jugées peu utiles ou trop théoriques.
Ce chiffre révèle un écart grandissant entre les attentes de terrain et l’offre de formation proposée. Deux tiers des cadres (64 %) estiment que leur entreprise ne propose pas de dispositifs suffisamment adaptés à leurs besoins. En clair : les salariés croient en la valeur de la formation, mais peinent encore à en percevoir les effets concrets.
Quand la théorie dépasse la pratique
Les formations sont souvent conçues pour transmettre des connaissances standardisées. Mais dans un environnement en mouvement — transformation numérique, nouvelles méthodes managériales, montée en puissance des soft skills — la demande évolue. Les cadres attendent des parcours plus opérationnels, centrés sur l’action et l’adaptation.
Les thématiques jugées prioritaires sont claires :
- le pilotage de projets et la gestion du changement ;
- le développement managérial et la communication interpersonnelle ;
- les compétences digitales, recherchées par 49 % des cadres ;
- les enjeux environnementaux et sociétaux, en forte progression chez les plus jeunes.
Une formation trop conceptuelle devient vite décrochée de la réalité professionnelle. Les cadres demandent des dispositifs centrés sur les cas concrets, les retours d’expérience et les situations vécues en entreprise.
Des formats plus agiles pour un apprentissage continu
Le besoin de flexibilité transforme la manière d’apprendre. 71 % des cadres privilégient des formats courts, fractionnés, intégrés au travail au quotidien. Cette approche modulaire permet de ne plus opposer temps professionnel et développement personnel.
Le digital joue un rôle clé : 59 % des répondants jugent que l’apprentissage en ligne s’accorde mieux à leurs contraintes. Les solutions hybrides, mêlant distanciel et moments collectifs, s’imposent progressivement comme la norme. Car si la souplesse est bienvenue, le lien humain demeure indispensable à l’ancrage des savoirs.
Former, c’est aussi renforcer le collectif
La formation n’est pas qu’un outil individuel. Elle agit comme un levier de cohésion interne. 68 % des cadres estiment qu’elle facilite le partage d’expériences et renforce la culture d’entreprise. Cependant, 41 % pointent un manque d’encouragement de la part de leur hiérarchie. La dynamique d’apprentissage reste souvent portée par la motivation personnelle plutôt que par une stratégie managériale.
Reconnaître l’effort pour renforcer l’engagement
Autre message fort : plus d’un cadre sur deux (56 %) regrette que les efforts de formation ne soient pas suffisamment reconnus dans les évaluations ou promotions. Sans valorisation concrète, la motivation à se former s’érode. Les dirigeants ont ici un rôle décisif : intégrer la formation dans la reconnaissance du parcours professionnel, c’est transformer un acte appris en un moteur d’engagement.
Conclusion : rendre la formation utile, flexible et valorisée
Face aux transformations du travail, la formation reste un levier stratégique, à condition d’être alignée sur les besoins réels. Les chiffres de l’étude Ifop/Unow rappellent une évidence : investir dans la pertinence des formations, c’est investir dans la performance collective. Pour transformer une contrainte en opportunité, misons sur des formats adaptables, concrets et reconnus. C’est là que la formation reprend tout son sens.
