La police tunisienne a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient de prendre d’assaut le siège de la police à Sidi Bouzid, berceau de la révolte de 2011 dans le centre-ouest, pour protester contre le meurtre de Chokri Belaïd.
Quelque 200 manifestants ont attaqué ce commissariat et les policiers ont répliqué immédiatement avec les gaz avant de prendre la fuite. L’armée est intervenue pour tenter de calmer la foule dans cette ville déshéritée du centre tunisien.
Environ 2.000 personnes manifestaient par ailleurs dans le calme à Sidi Bouzid, où l’immolation d’un vendeur ambulant en décembre 2010 avait déclenché la révolte qui a fait tomber le régime de Zine El Abidine Ben Ali.
Des locaux du parti Ennahdha, les islamistes qui dirigent le gouvernement, ont été attaqués dans au moins trois villes de Tunisie, alors que les partisans de Chokri Belaïd, l’opposant tué, accusent ce parti d’être responsable du meurtre.
Selon un témoin, le siège d’Ennahdha au Kef (nord-est) a aussi été partiellement incendié par les manifestants.
A Kasserine, les cours ont été suspendus et des manifestations ont rassemblé quelque 500 personnes, une foule criant vengeance, vengeance dans cette ville de l’ouest proche de la frontière algérienne, selon un journaliste de l’agence France Presse.
Des manifestations ont lieu dans d’autres villes de Tunisie, dont la capitale Tunis où quelque 4.000 personnes scandaient des slogans contre le pouvoir face au siège du ministère de l’Intérieur, avenue Habib Bourguiba.
Ils ont notamment repris en coeur dégage, dégage, le cri de ralliement de la révolution de 2011, ainsi que l’hymne national.