Une équipe de scientifiques lillois a déclaré il y a quelques jours qu’ un traitement encore au stade d’expérimentation, minimisant la quantité de fer chez des patients atteints de la maladie de Parkinson, avait donné des résultats très prometteurs.
Le traitement en question, appliqué à une quarantaine de patients parkinsoniens en début de maladie, a eu « une puissante action oxydante », qui s’est traduite par « un ralentissement significatif de la progression du handicap », est-il écrit dans leur communiqué, revendiquant une « première mondiale ».
L’équipe de pharmacologues et neurologues de la faculté de médecine de l’université Lille 2 et du CHRU de Lille dirigée par le professeur Régis Bordet avait, selon ce dernier, retenu dès 2008 l’hypothèse d’un lien entre le taux excessif de fer et des maladies neurodégénératives comme le Parkinson.
Avant cette découverte potentielle d’un traitement neuroprotecteur pour la maladie de Parkinson, explique dans la même vidéo le docteur David Devos, pharmacologue, il a fallu « trouver la bonne molécule pour réduire le taux de fer », en l’occurrence la défériprone, déjà connue. Il a fallu également « trouver le bon dosage » afin de ne pas provoquer une carence.
Selon le docteur Caroline Moreau, neurologue, le traitement expérimental a produit « un effet sur les signes moteurs habituels (tremblements, rigidités, akinésie) de la maladie de Parkinson », ainsi qu' »un effet neuroprotecteur ». En résumé, a-t-elle dit, il s’agit d' »une étude très prometteuse et très bien tolérée jusqu’à deux ans, sans produire d’anémie ».
Le professeur Luc Defebvre, également neurologue, a souligné l’originalité de la démarche dite « transactionnelle » en jargon médical, qui a associé recherches fondamentale et clinique.
Même s’il a évoqué à ce sujet « une nouvelle ère thérapeutique », qui « dépasse le stade de contrôle des symptômes » parkinsoniens, le nouveau traitement, pour qu’il soit validé, doit aller au-delà de « la population de patients encore limitée » à laquelle il a été appliqué, a souligné le professeur.
Le stade suivant sera donc le changement d’échelle des expérimentations afin de vérifier l’efficacité et l’innocuité de ce traitement dit « chélateur de fer », c’est-à-dire réducteur de la surcharge cérébrale en fer, dans d’autres centres hospitaliers en France et dans le reste de l’Europe.