Le Pentagone prépare une intensification majeure de la guerre menée en Syrie à l’instigation des États-Unis, laquelle impliquerait directement l’armée américaine pour faire tomber le président syrien Bashar el-Assad.
Dans une lettre adressée au sénateur démocrate Carl Levin, le chef de la Commission militaire du Sénat, le général Martin Dempsey, a décrit des propositions et des estimations de coût pour diverses interventions potentielles des États-Unis en Syrie. Ses plans comprennent l’entraînement des milices de l’opposition en Syrie ; des frappes de missiles contre les cibles syriennes ; l’établissement d’une « zone d’interdiction aérienne » pour maintenir au sol ou détruire les forces aériennes syriennes ; la prise de contrôle de « zones tampon » en territoire syrien, proches de la Jordanie ou de la Turquie ; et des raids des forces spéciales pour s’emparer des armes chimiques.
Le Pentagone envisage d’inclure des opérations de grande ampleur, coûtant au moins des dizaines de milliards de dollars par an. Dempsey a déclaré que les frappes des forces spéciales coûteraient plus d’un milliard de dollars par mois, et que les attaques de missiles, qui exigeraient « des centaines d’appareils, des navires, des sous-marins et d’autres vecteurs », coûteraient « dans les milliards. »
La lettre de Dempsey fait suite à un vote la semaine dernière de la part des comités de la Chambre des députés et du Sénat sur les opérations des services de renseignement, qui ont décidé d’armer directement les forces de l’opposition en Syrie. Jusqu’à présent, elles étaient financés et armés par les monarchies pétrolières alliées aux États-Unis, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, et non directement par les États-Unis. Cela permettait à Washington d’affirmer cyniquement que l’opposition n’était pas payée par lui, alors même que la CIA coordonnait l’afflux d’armes et d’argent.