Croissance et optimisme : le vrai moteur du progrès

Un smartphone tient dans la main. Il remplace un appareil photo, un GPS, un lecteur audio et des dizaines d’objets qu’on possédait encore il y a vingt ans. Cette dématérialisation est bien plus qu’un progrès technique : c’est un symbole. Elle prouve qu’on peut créer plus de valeur tout en consommant moins de ressources. Voilà une image concrète de ce qu’apporte la croissance quand elle s’allie à l’innovation.

Optimisme ou pessimisme : un choix économique

Face aux discours de la « décroissance » et aux scénarios d’effondrement, Chelsea Follett – dans son essai “The Kids Need Optimism, Not Doom and Degrowth” – invite à changer de regard. Elle dénonce cette tendance à présenter la croissance comme un ennemi de la planète. Car selon elle, ce n’est pas la production en soi qui nuit à l’environnement, mais la façon dont nous produisons. Et cette façon change. Rapidement.

Depuis les années 1960, les émissions mondiales de CO₂ par dollar de PIB baissent chaque décennie. Cela signifie que nous apprenons à produire plus de richesse avec moins de carbone (Source : Environmental Performance Index, Yale). C’est un signe fort : la technologie améliore notre efficacité et rapproche croissance et durabilité.

Les faits contredisent la peur

Beaucoup de jeunes grandissent aujourd’hui avec la conviction que la Terre court à sa perte. Une étude internationale menée en 2021 sur 10 000 jeunes dans dix pays montre que 59 % d’entre eux se disent très inquiets du climat, et 45 % déclarent que cette peur nuit à leur vie quotidienne (Source : Lancet Planetary Health, 2021). Aux États‑Unis, plus d’un jeune sur deux de 15 à 29 ans évoque une véritable « éco‑anxiété » (sondages 2024). Ces chiffres traduisent un malaise profond : la peur a remplacé la confiance.

Follett y voit un paradoxe. Plus nous disposons de solutions, plus nous doutons de l’avenir. Pourtant, les innovations concrètes s’accumulent :

  • Des navires utilisent désormais le plastique collecté en mer comme carburant.
  • Les matériaux biodégradables se généralisent dans le textile et l’emballage.
  • Le rendement énergétique des bâtiments s’améliore chaque année.

Ces progrès ne sont pas marginaux. Ils naissent d’entreprises, de chercheurs, de collectivités, bref, de la force combinée du marché et de la régulation. Et ils illustrent un point clé : l’abondance permet la protection.

Plus de richesse, plus de nature

Les pays les plus prospères sont souvent les plus verts (Source : Yale EPI). La richesse permet d’investir dans la dépollution, la préservation et l’éducation environnementales. L’exemple est parlant : la tortue caouanne, menacée dans les années 1970, fait son retour sur les côtes des pays développés. Pourquoi ? Parce que ces sociétés ont eu les moyens d’agir : subventions, zones protégées, sensibilisation des pêcheurs. Là encore, la croissance n’a pas détruit, elle a restauré.

À l’opposé, les pays pauvres, concentrés sur la survie immédiate, n’ont pas cette capacité d’investissement. Follett le résume bien : La richesse rend l’environnement plus résilient. C’est un levier, pas une menace.

L’équation du progrès : liberté + innovation

Le progrès, ce n’est pas seulement des technologies. C’est un état d’esprit : celui qui incite à chercher des solutions et non à se résigner. Follett plaide pour un réalisme optimiste. Elle ne nie pas les défis climatiques, mais elle remarque que les interdictions et restrictions étouffent souvent la créativité. Pour elle, la « zéro‑consommation » nie notre potentiel d’adaptation.

Elle propose au contraire d’encourager ce qu’elle appelle la dématérialisation : produire davantage de valeur avec moins de matière. Ce modèle se traduit par :

  • Des voitures électriques plus légères et abordables.
  • Le télétravail et la télémédecine, qui réduisent les déplacements.
  • Des villes repensées pour rapprocher emplois et logements.

Ces exemples ne sont pas des utopies. Ils sont déjà à l’œuvre dans plusieurs métropoles. Leur point commun : la liberté d’innover. L’innovation demande de l’espace, du capital, du temps. En économie, c’est ce que permet la croissance.

Pourquoi cet optimisme compte pour les jeunes

Dans son livre, Follett parle aussi en mère. Elle veut transmettre une autre image du futur à ses enfants : non celle d’une planète condamnée, mais d’une humanité capable d’apprendre et de s’améliorer. Ce message dépasse la question climatique. Il touche à la psychologie économique collective. Un jeune qui croit que tout s’effondre n’investira pas, n’osera pas, ne créera pas. Or, l’investissement de long terme repose sur une conviction simple : l’avenir vaudra la peine.

Quand une génération perd cette foi, la croissance s’étiole d’elle‑même. Elle s’éteint non par manque de ressources, mais par manque d’espoir. Redonner du sens à la croissance, c’est donc rétablir un climat de confiance : dans la science, dans les entrepreneurs, dans la capacité humaine à progresser.

Ce que cela change pour nous

Dans notre vie quotidienne, cet optimisme se traduit concrètement :

  • Choisir des produits issus de l’économie circulaire.
  • Investir dans les entreprises qui réduisent leur empreinte carbone sans sacrifier la performance.
  • Soutenir des villes qui densifient plutôt que d’étaler leurs zones d’habitation.
  • Encourager les jeunes à étudier l’ingénierie, l’énergie propre, la gestion durable.

Ce ne sont pas des gestes dérisoires. Ce sont des signaux économiques puissants. Chaque choix positif renforce la demande en innovation propre et crée un cercle vertueux : croissance, investissement, amélioration technologique, efficacité accrue. C’est de ce mouvement que naît la durabilité.

Un optimisme ancré dans les chiffres

Beaucoup craignent que cet optimisme soit naïf. Mais les données racontent une autre histoire. L’intensité énergétique mondiale du PIB a chuté de plus de 30 % depuis 1990 (Source : Banque mondiale). Les énergies renouvelables expliquent une part croissante de la production électrique. Les surfaces marines protégées ont triplé en vingt ans (Source : ONU Environnement). Ce sont des progrès mesurables, obtenus sans décroissance forcée.

L’avenir n’est donc pas une opposition entre économie et écologie. C’est un équilibre dynamique. Et la clé, c’est l’innovation : elle transforme les problèmes en opportunités économiques.

Conclusion : remettre l’avenir en mouvement

Parler de croissance n’est pas éluder les limites planétaires ; c’est reconnaître notre responsabilité et notre créativité. Le progrès, c’est une discipline collective. Nous avons déjà prouvé notre capacité à produire mieux ; nous devons maintenant renforcer la confiance dans cette trajectoire. L’optimisme n’est pas une émotion creuse : c’est une stratégie de développement.

Dans notre métier d’économistes, d’entrepreneurs ou de simples citoyens, nous pouvons choisir d’alimenter la peur ou de stimuler la créativité. L’histoire montre que c’est la seconde voie qui bâtit des sociétés résilientes. Alors oui, la croissance garde tout son sens, à condition qu’elle serve un but : faire mieux, pas faire plus. Et cet objectif commence par une conviction : l’avenir reste entre nos mains.

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