Tunisie: Abou Iyadh, Ennemi public numéro 1

Aujourd’hui mercredi 28 août, lors de la conférence de presse tenue au siège du ministère de l’Intérieur, les responsables du ministère ont tenu à éclaircir la situation sécuritaire du pays mais surtout à faire le point sur les intentions de la mouvance salafiste d’Ansar Al Chariaâ.

Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur était présent lors de cette conférence en compagnie de hauts cadre et responsables du ministère à l’instar de Mohamed Ali Aroui, porte-parole du ministère et Mustapha Ben Amor, Directeur général de la sûreté nationale.

Longtemps reprochés pour leurs déclarations futiles et des fois loin de la réalité, les trois responsables ont pour une fois fait, des déclarations assez tangibles et pour le moins qu’on puisse dire, fracassantes.

Le porte parole du ministère, Mohamed Ali Aroui a commencé par indiquer que les forces policières disposent de beaucoup d’informations et de détails qui ne seront pas divulgués pour ne pas saboter les enquêtes à caractère secret qui sont en cours et cela est tout à fait normal et compréhensible.

Il a néanmoins divulgué avec ses collègues présents, des informations d’une importance capitale et très précises surtout concernant la mouvance classée hier comme organisation terroriste à savoir Ansar Al Chariaâ, il a dévoilé au grand public leurs plans jusque là secrets, leurs structures et leur manière d’agir …

L’opinion publique n’est pas habitué à ce genre de révélations et surtout au flux d’informations rapportées en une seule conférence, c’est vous dire la gravité de la situation autour de ce groupe terroriste et dont le gouvernement est tenu pour premier responsable de par sa complaisance envers leurs meetings, leurs actes et leurs menaces à maintes reprises sous les ordres directs de leur « Emir » Seifallah ben Hassine connu sous le nom d’Abou Iyadh et recherché depuis les événements de l’ambassade des Etats-Unis.

Un coup d’Etat saboté ?

Lors de cette conférence, un point a certainement laissé bouché-bée plus d’un, et c’est le point le plus important sur lequel s’est attardé le porte parole du ministère, c’est celui que la mouvance d’Ansar Al Chariaâ projetait d’effectuer un coup d’Etat pour renverser le régime en place.

Vous lisez juste, un coup d’Etat sanglant comme celui du Mollah Omar en Afghanistan et bien d’autres ! Il ne faut pas se surprendre, Ansar al Chariâa dispose d’armes en stock et en nombre des plus sophistiquées, des plans de toutes les institutions du pays, des structures et une logistique des plus performantes digne d’un réseau de mafia internationale.

Cela en dit long sur la situation sécuritaire alarmante du pays et les données qui ont été communiquées aujourd’hui par les officiels confirment cela.

Le Directeur général de la sûreté nationale, Ben Amor a affirmé qu’Ansar al Chariâa comptait frapper très fort là où ça fait le plus mal et à plus d’un endroit.

Selon ses dires: une cinquantaine d’attentats simultanés pour faire le plus de morts possibles, plonger le pays dans le chaos total et semer un désordre incontrôlable dans tout le pays.

Une pareille situation serait ainsi très favorable aux terroristes pour mettre en oeuvre leur plan car il leur serait plus facile d’accéder au pouvoir mettant tout le monde devant le fait accompli par la force et achever ce qui reste de la république pour mettre en place ce dont ils rêvent, à savoir le « Califat » et le premier Emirat Islamique.

Le chef de la mouvance Abou Iyadh, qui est-il ?

Seifallah Ben Hassine, de son nom complet Seifallah Ben Omar Ben Hassine, est né le 8 novembre 1965 à Menzel Bourguiba, est un activiste islamiste tunisien devenu terroriste.

Dans les années 1980, il milite au sein du Mouvement de la tendance islamique, celui qui aura pour nom Ennahdha après, et devient l’un des piliers du bras armé du parti, le Front islamique tunisien, en 1986.

Il a aussi fréquenté des militants formés en Arabie saoudite par le Cheikh Wahabite, Ibn Baz et des membres du Groupe islamique armé et du Groupe islamique combattant en Libye.

Suite à la répression du régime de Zine el-Abidine Ben Ali contre les mouvements estudiantins en 1987, il fuit le pays car il est lui-même condamné par contumace par le tribunal militaire de Tunis à deux ans de prison pour sa participation à des manifestations.

Il s’installe ensuite au Maroc où il étudie à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université d’Oujda et se marie.

Il quitte ensuite le Maroc pour le Royaume-Uni et l’Afghanistan où il intègre des camps d’entraînement lors de la guerre d’Afghanistan et fait la rencontre d’Oussama Ben Laden près de Kandahar de chez qu’il adopte ses idéologies et sombre dans le terrorisme.

En 2000, il fonde le Groupe combattant tunisien avec Tarek Maaroufi à Jalalabad, les deux hommes organisent l’assassinat du commandant Massoud en septembre 20012.

Le groupe est en conséquence listé le 10 octobre 2002 par le Conseil de sécurité des Nations unies comme lié au mouvement islamiste Al-Qaïda.

Abou Iyadh lors du meeting annuel d'Ansar al Chariâa
Abou Iyadh lors du meeting annuel d’Ansar al Chariâa

Auteur de l’article : Anas.T

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