Le télétravail recule, le lien humain reprend sa place. Après avoir symbolisé la modernité durant plusieurs années, le télétravail s’ajuste. Certaines grandes entreprises françaises choisissent de rééquilibrer leurs pratiques, privilégiant à nouveau la présence physique. Un mouvement qui interroge sur la nature même de la performance collective.
Un virage opéré par les grands groupes
Ces derniers mois, plusieurs sociétés ont revu leur politique à la baisse : Free est passé de 8 à 6 jours de télétravail maximum par mois, Société Générale limitera à 1 jour par semaine dès 2026. Et JCDecaux a déjà fixé ce cadre depuis septembre : désormais, un seul jour à distance est autorisé, contre deux auparavant (Source : Les Échos, LinkedIn – Chloé Marriault).
Sur les 3 300 collaborateurs de JCDecaux en France, seuls 32 % sont éligibles au télétravail, soit environ un millier de personnes. Ce choix traduit une volonté stratégique : maintenir une culture de proximité, d’innovation et de performance nourrie avant tout par l’échange direct.
La force du présentiel dans les interactions
Selon Thierry Raulin, DRH France de JCDecaux, les interactions spontanées au bureau restent un levier essentiel d’efficacité. Être ensemble physiquement, c’est accélérer la résolution de problèmes, enrichir la créativité et fluidifier la communication. Les managers constatent que les équipes gagnent en cohésion quand elles partagent le même espace.
Dans une logique entrepreneuriale, ces moments de proximité favorisent la circulation de l’information et renforcent la confiance. À l’échelle d’un blog WordPress ou d’une startup digitale, la leçon est claire : travailler à distance, oui, mais sans sacrifier les liens humains qui structurent les projets collectifs.
Un enjeu d’équité sociale
JCDecaux souligne aussi un volet souvent oublié : l’équité entre métiers. Une grande partie des effectifs – techniciens, poseurs, conducteurs – ne peut télétravailler. Offrir cette possibilité à une minorité crée un déséquilibre interne. En réduisant le télétravail, la direction cherche à limiter cette fracture, gage d’un climat social plus homogène.
Un rééquilibrage plus large
Au-delà de l’entreprise, cette réorganisation traduit une tendance de fond. Après une période d’euphorie post-pandémie, les dirigeants réévaluent la place du travail à distance. L’objectif n’est pas de le supprimer, mais de retrouver un point d’équilibre entre flexibilité individuelle et efficacité collective.
- Proximité = réactivité : la présence facilite les décisions rapides.
- Présence = cohésion : les équipes partagent davantage de repères communs.
- Clarté = équité : les règles identiques renforcent la confiance interne.
Interaction, collaboration et performance
Pour les entrepreneurs, la leçon s’étend au-delà des chiffres : un projet a besoin d’intensité relationnelle. Dans notre manière de travailler, de créer ou de vendre, les échanges directs nourrissent la qualité du résultat. Le digital reste un support puissant, mais les liens humains en sont le moteur.
En somme, le retour partiel au bureau n’est pas un recul, mais une recherche de synergie. Les entreprises testent un nouveau modèle hybride où le collectif reprend son rôle central. Et si demain, la vraie innovation managériale consistait simplement à se retrouver… ensemble ?
