Recommandations adressées à l’Union africaine / Priorité à la protection des populations civiles au Mali dans le cadre du déploiement de la MISMA

PARIS, France, 21 janvier 2013/African Press Organization (APO)/ — À l’heure où les soldats de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) se déploient progressivement et où les affrontements entre forces internationales et groupes armés djihadistes sont en passe de s’intensifier, la FIDH appelle l’Union africaine, dont le 20ème Sommet s’ouvre aujourd’hui à Addis Abeba, Éthiopie, à faire preuve de vigilance et de fermeté pour que soit garantie l’intégrité physique des populations civiles.

Près de 2000 soldats sont désormais attendus au Mali, d’ici au 26 janvier, dans le cadre de la MISMA, force sous conduite africaine, mandatée par la Résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies pour aider les autorités nationales à reprendre le contrôle du Nord du pays, toujours aux mains de groupes armés terroristes. Ce déploiement intervient alors qu’une opération militaire des forces armées maliennes et françaises visant à stopper l’offensive des groupes terroristes vers Bamako et à permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale est quant à elle en cours depuis le 11 janvier dernier.

« Dans ce contexte d’accélération des opérations militaires au Mali, le risque que des civils paient le lourd tribut des affrontements est toujours réel. La volonté de neutraliser au plus vite la menace terroriste ne doit pas faire passer la responsabilité de protéger les civils au second plan. Et sur ce point, l’Union africaine a un véritable rôle à jouer » a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.

Aussi, alors que vont se multiplier, en marge du Sommet de l’UA, les consultations sur les modalités de déploiement de la MISMA, en particulier sur les questions liées au financement – une conférence des donateurs est prévue le 29 janvier – à la composition, au commandement ou encore au suivi de cette mission, la FIDH appelle à ce que les mécanismes de protection des droits de l’Homme prévus par la Résolution 2085, soient pleinement pris en compte dans ces discussions. Cette résolution intègre notamment la formation aux droits de l’Homme des forces de défense et de sécurité maliennes, la mise en place de procédures de contrôle s’assurant que le soutien international ne contribue pas à la commission de davantage de violations, le déploiement d’observateurs droits de l’Homme, ou encore la coopération avec l’action menée par la Cour pénale internationale (CPI) pour poursuivre les auteurs de crimes internationaux. Autant de dispositions qui sont importantes dans un contexte où les populations civiles sont encore aujourd’hui victimes d’exactions graves au Nord et où les allégations sur les violations qui seraient commises par l’armée malienne doivent être clarifiées (voir ci-dessous).

« Le conflit au Mali dominera les discussions de ce Sommet de l’Union africaine. Celle-ci devra dès lors peser de tout son poids pour que ces discussions ne fassent pas l’impasse sur la mise en œuvre de mécanismes de protection des droits de l’Homme. Ces garde-fous nécessaires doivent être actionnés dans les plus brefs délais. Il en va de la crédibilité de l’UA dans la gestion de ce conflit » a déclaré Mabassa Fall, Représentant de la FIDH auprès de l’Union africaine.

Un Groupe de travail intégré sur le Mali (GTIF), chargé de fournir les orientations et conseils stratégiques à la MISMA, et composé, entre autres, d’experts de l’UA, de la CEDEAO, des Nations Unies et de l’Union européenne, vient d’être mis en place au siège de l’UA. La FIDH attend de cette initiative qu’elle contribue à garantir la coordination, par l’ensemble de ces acteurs, de la mise en œuvre des mécanismes de protection des droits de l’Homme prévus par la Résolution 2085.

À l’occasion de ce 20ème Sommet de l’Union africaine, la FIDH porte également à l’attention des Chefs d’État et de Gouvernement africains des recommandations concernant les situations de crises politiques et de conflits qui prévalent au Soudan, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine. Les enjeux liés au contexte électoral au Kenya, à la justice internationale, et à l’abolition de la peine de mort en Afrique devront également faire l’objet de toute leur attention.

Lire les recommandations adressées par la FIDH aux Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine au sujet du :

– Mali

– Soudan/Soudan du sud

– République démocratique du Congo

– République centrafricaine

– Kenya

– Justice internationale et l’affaire Hissène Habré

– Abolition de la peine de mort en Afrique

Auteur de l’article : Agence-Presse

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