OCHA APPELLE A UN CHANGEMENT DE PARADIGME POUR EVITER UNECATASTROPHE HUMANITAIRE AU MALI

GENEVE, Suisse, 26 juillet 2012/African Press Organization (APO)/ — le Directeur des opérations d’OCHA a achevé une visite de trois jours au Mali en lançant un appel à la communauté internationale pour qu’elle réagisse immédiatement à la situation humanitaire grave à laquelle fait face le pays. La crise actuelle est alimentée par une forte insécurité alimentaire, la malnutrition, d’importants déplacements de populations ainsi que par une insécurité généralisée.

« La situation humanitaire se détériore rapidement en raison d’une réponse inadéquate. La situation au Mali est désespérée mais pas sans espoir, » a indiqué Mr. Ging après avoir rencontré le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra à Bamako, la capitale du pays.

« Le financement de la réponse humanitaire doit reposer sur un autre paradigme. Nous pouvons éviter une catastrophe, mais seulement si nous saisissons les opportunités de renforcer la réponse, » a-t-il ajouté.

Plus de 420 000 personnes ont déjà été déplacées à l’intérieur du Mali, ou ont fui vers les pays voisins, principalement au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso. Ces pays sont déjà parmi les plus touchés par la crise alimentaire et nutritionnelle qui sévit dans la région du Sahel et met en péril la vie de 18 millions de personnes. Rien qu’au Mali, 4,6 millions de personnes sont touchées par la crise alimentaire et, selon l’UNICEF, 175 000 enfants risquent de souffrir de malnutrition sévère aiguë.

Lors d’une visite de terrain dans des camps de déplacés à Mopti au nord, M. Ging a pu écouter de vive voix des témoignages déchirants sur les violences faites aux femmes et aux enfants ayant quitté leur foyer.

Lors de ses rencontres avec les médias, Mr. Ging a déclaré qu’ « il semblait y avoir un malentendu quant au fait que sans solution à la crise politique et sécuritaire dans le nord du pays, il était difficile d’intensifier la réponse humanitaire. En fait, 80 pour cent des besoins humanitaires dans le pays se trouvent dans le sud qui bénéficie d’une certaine stabilité ».

« Un travail remarquable est fait par les ONG nationales et internationales. Elles ont fait preuve d’une grande créativité pour surmonter les nombreux obstacles afin d’accéder aux populations vulnérables, et leurs interventions humanitaires ont empêché de nouveaux déplacements massifs de populations.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU a pour mission de mobiliser et de coordonner une action humanitaire efficace et guidée par des principes, en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux

Cependant, le manque de financement constitue un frein au renforcement de cette réponse, » a insisté M. Ging. Sur les 214 millions de dollars américains nécessaires au Mali, seuls 42 pour cent ont été reçus.

Les secteurs les moins bien financés sont ceux de la santé, l’éducation, l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH). Ces secteurs ont reçu des financements important pour le développement, mais les besoins humanitaires urgents générés par les déplacements occasionnés par la crise demeurent sous financés. Cette situation pourrait rapidement conduire à la propagation d’épidémies telles que le choléra, qui menace en ce moment de s’étendre à toute l’Afrique de l’Ouest.

Si les besoins scolaires des enfants déplacés ne sont pas pris en compte, leur potentiel économique en raison d’une interruption prolongée de leur éducation et des effets psychologiques suites aux traumatismes qu’ils ont subis sera menacé.

Pendant ces réunions avec les ministres du gouvernement, M. Ging a salué leurs efforts et leur coopération pour répondre à cette crise humanitaire.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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