Mustapha Kamel Nabli

La Constituante valide le renvoi de Mustapha Kamel Nabli

Assemblee ConstituanteL’Assemblée Nationale Constituante (ANC) a approuvé mercredi soir le renvoi du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), une décision prise fin juin par le président Moncef Marzouki (27 juin 2012).

Après un long débat houleux, le renvoi du chef de la BCT Mustapha Kamel Nabli a été soutenu par 110 voix pour, 62 contre et 10 abstentions.

Lors de son audition à l’ANC, M. Nabli a dénoncé son limogeage comme une décision politique.

Les raisons de mon limogeage sont de nature politique, le but est une domination partisane étroite sur les institutions du pays”, a-t-il lancé devant les élus de l’ANC, une accusation qui vise la coalition au gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha et ses deux alliés de gauche: Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR).

Est ce qu’on veut un retour au régime et au discours totalitaire?”, a martelé le gouverneur, en poste depuis janvier 2011 et la révolution qui a renversé le régime du président Ben Ali.

Le président Moncef Marzouki a limogé M. Nabli le 27 juin, une décision approuvée par le gouvernement mais que l’ANC doit valider.

Pour certains députés, le limogeage de M. Nabli est lié à l’extradition de l’ancien Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi vers Tripoli le 24 juin, une décision prise par le chef du gouvernement, l’islamiste Hamadi Jebali sans l’aval du président Marzouki.

Le limogeage du gouverneur de la BCT est une réaction à l’extradition à Tripoli de l’ex-Premier ministre libyen sans que M. Marzouki soit informé”, a estimé Ahmed Néjib Chebbi, le chef historique du parti progressiste démocrate (PDP).

Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des affaires économiques Ridha Saïdi a motivé mardi ce limogeage par le manque d’harmonisation et de coordination entre le gouvernement et la Banque centrale et l’absence de confiance entre les deux parties.

Il a aussi pointé du doigt les retards de la réforme bancaire, une perte de valeur du dinar tunisien, la baisse des réserves en devises et le retard du recouvrement des biens mal acquis par les proches du président déchu.

Les arguments sur mon limogeage sont erronés (…) contraires à la réalité (…) fondés sur des rumeurs”, a rétorqué mercredi M. Nabli.

Selon la presse tunisienne, il doit être remplacé par Chedly Ayari, 79 ans, un docteur en économie qui a été ministre du Plan à l’époque du père de l’indépendance Habib Bourguiba. Il a ensuite occupé des fonctions dans la diplomatie et été sénateur sous Ben Ali.

M. Nabli est réputé être un défenseur invétéré de l’indépendance de la BCT et un opposant au recours à la planche à billets.

Mustapha Kamel Nabli
Mustapha Kamel Nabli

Auteur de l’article : La Rédaction

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