L’ouragan Irene a atteint samedi la côte est des Etats-Unis au niveau du cap Lookout, en Caroline du Nord, et remontait vers le nord, devant toucher New York dans les prochaines heures.
L’oeil du cyclone a franchi le cap Lookout aux alentours de 11h30 GMT avant de se décaler vers le nord-nord-est le long de la côte.
A 18h00 GMT, il se trouvait à 155 km au sud de Norfolk, en Virginie.
Les premières informations font état d’au moins trois morts en Caroline du Nord : un homme tué par la chute d’une grosse branche, un autre emporté par les eaux et probablement noyé, une troisième victime d’une crise cardiaque, a dit le gouverneur de l’Etat, Bev Perdue.
En Virginie, à Newport News, un jeune garçon a été tué par la chute d’un arbre sur sa maison, rapportent les médias locaux.
Près d’un million de personnes sont privées de courant, ont annoncé les autorités. Le port de Philadelphie, en Pennsylvanie, a été fermé. Pour en savoir plus : le top des villes aux Etats-Unis.
On s’attend à ce qu’Irene conserve son rang d’ouragan lorsqu’il abordera dans la soirée les Etats de Virginie, du Delaware et du New Jersey, puis atteindra dimanche ceux de Nouvelle-Angleterre, plus au nord.
Accompagnée de vents soufflant à 140 km/h, Irene, qui a quelque peu faibli, n’en demeure pas moins un ouragan de catégorie 1 sur l’échelle de Saffir-Simpson, qui en compte 5. Il s’agit du premier ouragan à balayer le sol américain depuis Ike, en 2008, au Texas.
Le système dépressionnaire de l’ouragan demeure « vaste et dangereux » à mesure qu’il longe la côte et les populations sur sa trajectoire doivent prendre la menace au sérieux, a rappelé Janet Napolitano, secrétaire américaine à la Sécurité intérieure.
Vendredi, Barack Obama, qui a abrégé ses vacances pour rentrer à Washington, a estimé qu’Irene pourrait être un ouragan « historique », « extrêmement dangereux et coûteux ». Samedi, il s’est entretenu par visioconférence avec les responsables des services d’urgence, parmi lesquels Janet Napolitano.
LA GARDE NATIONALE PRÊTE À INTERVENIR
Plus au nord, New York a pris, à titre de précaution, des mesures sans précédent d’évacuation des populations vivant dans les zones les plus basses. Plusieurs Etats, de la Caroline du Nord au Maine, ont décrété l’état d’urgence, l’arrivée d’Irene, un ouragan de 830 km de large, garantissant un week-end tempétueux à des dizaines de millions d’habitants.
A New York, les mesures d’évacuation concernent 370.000 habitants, essentiellement dans certaines parties de Brooklyn et du Queens, ainsi que Downtown à Manhattan.
« Rester sur place est dangereux, ce serait imprudent, ce serait braver la loi », a souligné le maire de New York, Michael Bloomberg, lors d’un point de presse à Coney Island (Brooklyn).
Il a aussi précisé que 7.000 patients d’hôpitaux et pensionnaires de maisons de retraite étaient évacués à New York.
Les compagnies aériennes ont annulé quant à elles plus de 8.300 vols au cours du week-end et les trois grands aéroports de la région de New York – JFK, LaGuardia et Newark – devaient fermer leurs pistes aux vols à l’arrivée samedi à 16h00 GMT.
De même, le métro de New York devait fermer ses portes samedi à la mi-journée.
A Washington, l’imminence de l’ouragan a contraint les autorités à reporter une cérémonie prévue dimanche à la mémoire de Martin Luther King. Des dizaines de milliers de personnes, dont Barack Obama, devaient y assister.
Le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, a indiqué que l’armée se tenait prête à venir en aide aux populations, plus de 100.000 membres de la Garde nationale étant à disposition si nécessaire dans les Etats de l’Est des Etats-Unis.
Les inondations provoquées par Irene ont tué au moins une personne à Porto Rico et deux autres en République dominicaine.
Ned Barnett, Joe Rauch et le bureau de Miami; Jean-Loup Fiévet, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français