Deux jours après la manifestation contre la chaîne Nessma qui s’était déroulée le vendredi 14 octobre, une nouvelle partie de la population tunisienne était présente l’après-midi du dimanche 16 octobre 2011 pour une marche pacifique sous le signe « A3ta9ni » (lâche-moi) pour dénoncer les premières manifestations qualifiées selon plusieurs d’une rétrogradation et une atteinte à la liberté d’expression.
Coup de départ à 13h30 de la Place Pasteur avec environ 300 manifestants, la foule s’est agrandie pour atteindre environ 5000 personnes qui s’étaient dirigées vers la Place des Droits de l’Homme en passant par l’Avenue Habib Bourguiba pour s’arrêter devant le siège de Nessma afin de chanter l’hymne national avant de reprendre la direction de la Place Pasteur.
Quelques partis politiques étaient présents, notamment le Pôle Démocratique Moderniste (PDM) et Afek Tounes et la liste indépendante Dostourna, toutefois, ces derniers ont rapidement caché leur appartenance partisane pour se rejoindre à la foule qui manifestait pas pour comme objectifs: la liberté d’expression, non à l’extrémisme, non au salafisme.
La chose marquante des événements survenus ces derniers jours n’est autre que la division du peuple tunisien qui se retrouve éparpillé alors que 9 mois auparavant, tous les tunisiens étaient unis autour d’un seul objectif et scandaient des slogans pour la Dignité, la Liberté, la Démocratie et la Justice. 9 mois auparavant, laïcité, islam et extrémisme n’étaient pas au cœur de la Révolte populaire comme il est actuellement le cas.
Notons que le soir du dimanche, d’autres manifestaient, à Bizerte, contre les manifestants qui avaient manifestaient l’après-midi contre ceux qui avaient manifesté le vendredi…
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Photos par Karim M2K