Alors que les manifestants venus du Regueb (Sidi Bouzid) ont mis cap devant le palais du Gouvernement à la Kasbah, des personnes de différentes associations ainsi que de simples citoyens ont tenté de les rejoindre pour leur venir en aide morale mais ces derniers ont fait face hier à des petits groupes qui les ont empêchés de les joindre.
En effet, ces individus se font passer pour les “gardes de la Révolution” et ont interdit à certains citoyens et citoyennes de soutenir les sit-inneurs en les poussant hors du périmètre. Accusation d’appartenance à l’ancien régime et de fils de la francophonie, ces groupes ont empêché deux femmes de rejoindre les manifestants en les attaquant verbalement. Conséquence un échange d’insultes et départ des deux femmes de la Kasbah avec les chants des “gardes de la révolution” qui lancent derrière elles « allez rejoindre votre père Ben Ali en Arabie Saoudite ».
Bien que les sit-inneurs à la Kasbah sont une dizaine, l’objectif des “gardes de la révolution” est de les isoler pour éviter à ce que ce simple sit-in se transforme en une manifestation avec quelques centaines de personnes.
Encore une fois, un fait qui reflète la division au sein d’un peuple qui s’est unifié pour dégager Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011. Un an après, ce même peuple se retrouve divisé à cause des partis politiques qui n’ont su favoriser les intérêts de la patrie.
Notons que les sit-inneurs protestent contre “la situation intenable dans la région et l’indifférence du nouveau gouvernement à l’égard des familles des martyrs et des blessés de la révolution”. Ils revendiquent d’accélérer l’indemnisation des familles des victimes ainsi que des blessés du soulèvement populaire survenu en Tunisie et d’entamer, sans plus tarder, la réalisation de projets de développement dans cette région tout en exprimant leur exaspération face aux promesses non tenues des gouvernements qui se sont succédés depuis la chute du régime du président déchu Ben Ali.
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