Deux des trois jihadistes français expulsés cette semaine du Pakistan ont été inculpés samedi pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes et placés en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire.
Le troisième restait encore samedi en garde à vue. Un premier jihadiste présumé a été expulsé du Pakistan mardi, le deuxième mercredi et le troisième jeudi.
Les deux inculpés sont âgés de 30 ans et 26 ans, le troisième jihadiste de 29 ans.
Les trois hommes avaient été arrêtés dans la province du Baloutchistan (Pakistan) au printemps 2012 et détenus dans le plus grand secret. Une information judiciaire avait été ouverte pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en février 2013.
En janvier 2012, ces trois hommes, inconnus des services de police français et tous d’origine maghrébine, avaient quitté leur région d’Orléans (au sud de Paris) pour l’étranger.
Selon des sources proches du dossier, ils étaient restés assez mystérieux sur ce voyage, évoquant devant leurs familles, toutes aux revenus modestes, un voyage à la Mecque, ville sainte de l’islam en Arabie Saoudite.
Mais cinq mois plus tard, le 28 mai, c’est au Pakistan qu’ils sont arrêtés par la police locale pendant qu’ils circulent dans un car en compagnie d’un autre Français, Naamen Meziche, âgé d’environ 40 ans, vieille connaissance des services de sécurité occidentaux qui le considèrent comme un cadre historique d’Al-Qaïda.
Les trois Français ont été arrêtés juste après être passés clandestinement au Pakistan à partir de l’Iran, où ils étaient entrés légalement via la Turquie, ont dit plusieurs sources proches de l’enquête.
L’hypothèse la plus couramment évoquée par ces dernières est que Naamen Meziche est allé les chercher dans cette région à partir des zones tribales situées dans le Nord-Ouest pakistanais, bastion d’Al-Qaïda et base arrière du jihad afghan, avec l’intention de les y conduire.
Naamen Meziche est quant à lui toujours détenu au Pakistan et en attente d’être expulsé. Son arrestation avait été annoncée en juin par les autorités pakistanaises, et confirmée par les services français. Mais ni Islamabad ni Paris n’avaient jugé bon à l’époque d’annoncer l’arrestation des trois autres Français.
Une information judiciaire le visant a été ouverte le 15 mars à Paris. Mais une source judiciaire française incite à la prudence sur les liens entre les trois jihadistes expulsés et Meziche.