En visite officielle en Egypte, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé les autorités en charge de la transition égyptienne. «Je pense qu’il devrait être libéré, mais on m’a assuré qu’il allait bien.»
Elle s’inquiète par ailleurs de la stabilité de l’Etat égyptien et de la nécessité de mettre des élections libres en place rapidement : «L’ordre doit être restauré, la stabilité doit être restaurée, les droits doivent être protégés et le pays doit être capable de reprendre le cours normal des choses.» John Kerry, secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, a précise, pour sa part, qu’il ne se risquerait pas à dresser un bilan immédiatement des récents événement en Egypte et qu’il ne parlait pas encore de coup d’Etat. La tension est toujours aussi vive entre les pro et anti-Morsi en Egypte, alors que le présent gouvernement de transition se compose essentiellement de partis laïques excluant toute mouvance islamiste.
D’ailleurs, les Frères musulmans ont affirmé leur volonté de ne pas collaborer avec un «un pouvoir usurpateur qui n’a aucune légitimité». Mercredi soir, le Premier ministre turc, Recep Tayipp Erdogan, qui a aussi été l’objet de violentes contestations dans son pays il y a quelques semaines, a annoncé qu’il a refusé de s’entretenir avec l’actuel vice-président égyptien, Mohamed El Baradei : «Comment est-ce que je pourrais te parler ? Tu n’as pas été élu, tu as été nommé par les dirigeants du coup d’Etat», a-t-il affirmé à Ankara. Le bras de fer entre l’armée et les islamistes est loin d’être terminé et les violences continuent. Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois policiers ont trouvé la mort dans une attaque perpétrée contre les forces de l’ordre, dans la région du Sinaï.