Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées vendredi dans le centre du Caire, sur la place Tahrir, dans le cadre de la plus importante manifestation organisée depuis plusieurs mois contre le régime militaire au pouvoir. Leur objectif: renforcer la pression sur les généraux pour qu’ils rendent le pouvoir aux civils, et empêcher des membres de l’ancien régime de se présenter lors de la prochaine élection présidentielle.
“A bas le régime militaire”, criaient des manifestants sur la place Tahrir, en qualifiant les militaires au pouvoir de “vestiges” du régime d’Hosni Moubarak.
Dans la foule, on pouvait voir aussi bien des islamistes que des libéraux, affichant des objectifs très différents.
Les libéraux et les groupes de jeunes ont appelé toutes les factions à se mettre d’accord sur un candidat « révolutionnaire », anti-militaire, pour le scrutin présidentiel. Mais les Frères musulmans et d’autres islamistes, qui ont leurs propres ambitions dans cette élection, ont refusé de signer.
Les Frères musulmans, qui représentent le mouvement politique le plus puissant d’Egypte, sont frustrés du fait que les militaires aient empêché que leur domination sur le Parlement se traduise par un pouvoir politique réel. Ils déplorent le fait que la semaine dernière, la candidature de leur représentant ait été invalidée par la commission électorale, ainsi que celles de neuf autres candidats.
En réponse à ce revers, les Frères musulmans ont appelé à une “seconde révolution”.
La présidentielle est prévue les 23 et 24 mai prochain. Il s’agira de la première élection présidentielle libre de l’histoire de l’Egypte, un peu plus d’un an après le renversement en février 2011, par la rue, d’Hosni Moubarak, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 29 ans.
