EA et Frostbite, l’alliance parfaite pour un Fifa 17 d’exception ? > Attendu chaque année comme le messie dans l’univers du football virtuel, la licence Fifa revient pourtant de loin et aura rivalisé d’ingéniosité pour s’imposer face à son concurrent de toujours, Pro Evolution Soccer.
Après des cuvées de Fifa où les différences ne pouvaient que se compter sur les doigts d’une seule main et souvent critiquées par les joueurs, Fifa parvenait à conserver son rôle de leader incontesté sur le marché, notamment depuis l’aube des années 2010. Sur le papier, Fifa 17 possède alors tout pour faire rêver les amateurs de ballons ronds entre deux matchs très importants diffusés à la télévision.
De la télévision justement, Fifa 17 parvient de plus en plus à s’en rapprocher, et le lifting graphique fait des merveilles pour ce nouvel opus. Si certaines améliorations peuvent passer inaperçues, l’on se permettra de rêver lors de la présentation du match, avec un public plus travaillé (mais toujours grossier), des effets pyrotechniques et autres joyeusetés. Une fois sur le terrain, l’évolution graphique se fait également ressentir, en proposant des joueurs plus fins et de nombreux effets de particules, comme la pelouse qui s’arrache sous vos pieds ou ces gouttes de sueur que l’on peut apercevoir sur les joueurs.
Si le constat graphique est sans appel et que la différence est réellement visible entre Fifa 16 et Fifa 17, qu’en est-il des autres améliorations apportées, comme cette intelligence artificielle retravaillée ? S’il est parfois compliqué de rester fluide lorsque l’on se met à écrire, Fifa 17 connaît à peu près le même problème une fois le coup d’envoi donné. Les nombreuses promesses sont tenues, mais, une fois n’est pas coutume, donnent un net avantage à l’attaque, reléguant la défense à un plan secondaire, un plan qui pourra en énerver plus d’un. Si le placement des défenseurs est moins chaotique qu’auparavant, il reste loin d’être exemplaire et la vitesse des attaquants adverses est toujours le point d’orgue de cet énervement. L’on pourra même ajouter un comportement du gardien assez inquiétant, ce dernier ne servant aucunement de dernier rempart, tant ses interventions sont à la limite du supportable.
EA et Frostbite, l’alliance parfaite pour un Fifa 17 d’exception ?
Si la défense est mise à mal, l’on ne pourra, en revanche, qu’admirer les attaques que l’on peut placer et qui restent bien plus fluides qu’à l’accoutumer. Entre contre assassins, construction et temporisation, les moyens de parvenir à ses fins sont nombreux et raviront même le joueur néophyte. C’est d’ailleurs sur ce point-là que Fifa 17 fait clairement mieux que ses ainés, en proposant un jeu plus léché une fois la possession de la balle obtenue. Avec le nouveau moteur physique, conserver le ballon est devenu moins laborieux et bien plus gratifiant ; nous ne pourrons que saluer ce dernier point, tout en émettant une réserve sur le retour hypothétique du « mode ping-pong » auquel nous avons assisté lors de plusieurs matchs.
Autre point discutable, les frappes et la nouvelle façon de tirer les corners, penaltys et coups-francs. Pour les frappes, bien qu’elles soient désormais plus réalistes, elles se veulent également bien plus meurtrières et précises que jamais. De loin et en diagonale, une frappe enroulée fera toujours des miracles et finira bien souvent en lucarne, tandis que de près, une frappe assez faible trouvera quasiment toujours sa cible ; ce qui rappellera de mauvais souvenirs à beaucoup de joueurs. Sur les coups de pied arrêtés, c’est un nouveau monde qui se dresse devant les joueurs, puisque les corners et coups-francs (s’ils ne sont pas tirés directement), se veulent mortels avec cette croix au sol que l’on peut diriger avant d’adresser un centre décisif à l’un de ses partenaires. Les penaltys demanderont en revanche une adaptation plus grande pour être réussis, mais procureront des scènes d’anthologie.
Nouveauté intéressante et mise en avant à de nombreuses reprises par Electronic Arts au cours de ces derniers mois, le mode Aventure. Dans celui-ci, l’on retrouve enfin une réelle histoire que l’on va vivre de l’intérieur, une sorte de mode carrière plus immersif que jamais. Vous incarnez Alex Hunter, jeune joueur prodige, qui rêve de marcher dans les pas de son grand-père. Avec Walker, votre ami d’enfance, vous allez vivre des moments magiques, mais aussi tragiques et dont la trame scénaristique ne s’en cache aucunement tant la suite des évènements est prévisible. Une fois vos premières offres de clubs reçues, charge à vous de choisir où vous irez pour débuter votre carrière ; peu importe votre choix, les différences ne seront finalement que visuelles. Bourré d’excellentes idées et véritablement prenant dans son déroulement grâce à des cinématiques à la hauteur des espérances, vos performances sur le terrain et vos actions hors du terrain n’auront finalement que peu d’impact sur l’histoire dans sa globalité, un récit que nous prendrons plaisir à parcourir, au moins une fois, tout en attendant un nouvel essai, qui sera plus au point cette fois-ci.
Ce mode Aventure ne remplace pas le mode carrière, toujours présent, et plus complet que jamais. Les amateurs de stratégie seront alors ravis d’entrevoir de nombreuses possibilités de jeu et des objectifs à atteindre sur la durée, se focalisant sur plusieurs catégories. Avec de nouvelles informations à l’écran, comme la valeur du club et des remarques financières sur la durée, le mode carrière se plaît aussi à afficher votre coach sur le terrain (sélectionnable dans une liste de modèle prédéfinis), donnant, au final, une meilleure immersion. Même constat dans le mode Ultimate Team, où les nouveautés sont également de la partie. Avec deux nouveaux modes de jeu, dont le fameux FUT Champions qui offre de superbes récompenses sur la durée, il ne fait nul doute que Fifa 17 ravisse les amateurs du mode, qui accueille aussi son lot de nouvelles légendes sur la version Xbox.
Enfin, un point sur les commentaires, qui laissent de côté le duo Franck Sauzée – Hervé Matoux, pour un essai Hervé Matoux – Pierre Mènes. D’entrée de jeu, l’on ne pourra que saluer la fraîcheur apportée par ce duo de commentateurs, qui offre, en plus, des remarques osées sur certains joueurs ; le constat et le franc-parler de Pierre Mènes parviennent alors à fasciner les amateurs dans toutes les situations. Malgré cela, l’on ne pourra que constater que certaines répliques ne collent toujours pas aux actions, avec un ton trop décalé dans sa globalité ; pas de panique néanmoins, puisque l’on retrouve, dans Fifa 17, l’un des meilleurs duos de commentateurs Français de l’histoire du football virtuel.
Au final, et même s’il n’est pas encore exempt de défauts, Fifa 17 parvient à faire saliver d’envie les amateurs du ballon rond. Grâce à l’utilisation du moteur Frostbite, l’on retrouve une ambiance plus immersive que jamais et un public enfin réveillé. Le mode aventure, quant à lui, sera à surveiller de près si un prochain chapitre venait à voir le jour ; quoi qu’il en soit, Fifa 17 parvient à remplir son rôle à la perfection et permettra de passer une folle année.