La justice égyptienne a annoncé mercredi que l’ancien président égyptien Hosni Moubarak a été placé en détention pour 15 jours. La veille, celui-ci a été hospitalisé dans une unité de soins intensifs après avoir été victime d’une « crise cardiaque » pendant un interrogatoire sur l’emploi de la violence contre les manifestants et sur le détournement de fonds publics, a rapporté la télévision publique.
L’ex chef de l’état, âgé de 82 ans, avait été admis dans un hôpital de Charm el-Cheikh, ville du sud du Sinaï où il est assigné à résidence depuis son éviction du pouvoir le 11 février dernier. Selon l’agence officielle Mena, qui cite une source médicale à l’hôpital, son état de santé est jugé «instable», ce qui pourrait bien gêner la poursuite de son interrogatoire. « L’équipe médicale suit son état de près », ajoute cette source.
Hosni Moubarak a reçu ce week-end de la justice une citation à comparaître devant un tribunal du Caire.
L’ancien président était sorti dimanche de son silence pour rejeter en bloc les accusations de corruption portées contre sa famille et lui.
« Je ferai respecter mon droit légal à défendre ma réputation ainsi que celle de ma famille », a-t-il dit dans une déclaration enregistrée diffusée par la chaîne de télévision Al Arabia.
Hosni Moubarak a dit que les informations qu’il avait transmises au parquet égyptien montreraient qu’il ne possède ni avoirs financiers, ni biens immobiliers à l’étranger et que les détails fournis sur les comptes en banque de ses fils montreraient qu’ils n’ont réalisé aucun profit illégal.
De l’autre côté, les deux fils, Alaa et Gamal, sont arrivés mercredi matin à la prison de Tora, dans le sud du Caire, selon les services de sécurité. Ils doivent y rester quinze jours en parallèle que leur père dans le cadre de l’enquête sur l’usage de la violence contre les manifestants pendant le soulèvement de janvier et février, a annoncé la télévision d’État. Ils sont soupçonnés d’avoir incité à tirer sur les manifestants. Près de 800 personnes sont mortes pendant le soulèvement..
L’aîné, Alaa, 49 ans, fait une prospère et discrète carrière dans les affaires, surtout, l’immobilier, n’apparaissant que rarement en public. La semaine dernière, il a été accusé pour corruption ouvert contre un ancien ministre de l’habitat, Ahmed el-Maghrabi par le procureur du procès.
Le cadet Gamal, 47 ans, ex-banquier est depuis des années la face visible de la fratrie. Opérant dans les tribunes politiques, il est cadre dirigeant du Parti national démocrate (PND) présidé par son père, il s’attache à faire de cette formation une machine de guerre pour accéder un jour à la présidence. Mais il est perçu comme le chef de file d’une élite affairiste, corrompue et très impopulaire.
