L’armée syrienne contrôle la région de Qousseir

le régime de Bachar al-Assad a annoncé triomphant la prise de Boueida al-Charqiya, le dernier bastion de la région, où les combattants rebelles s’étaient repliés depuis mercredi, et cela trois jours après la chute de la ville de Qousseir, dans l’Ouest syrien, au sud de Homs, tout près de la frontière avec le Liban,

« Nos forces armées valeureuses ont rétabli la sécurité et la stabilité à Boueida » a clamé, samedi 8 juin, le correspondant de la chaîne de télévision officielle syrienne, devant les ruines de la principale place de la ville et ce qu’il reste des tunnels où les rebelles se cachaient. « Les victoires se succèdent », s’est-il félicité.

Même son de cloche sur la chaîne du Hezbollah, le mouvement chiite libanais, dont l’appui militaire a été décisif dans la bataille de Qousseir, une zone stratégique, car située sur la route entre la capitale, Damas, et le littoral méditerranéen. Le « dernier bastion des hommes armés est tombé. L’armée syrienne a repris toute la région », a affirmé le correspondant sur place de la chaîne libanaise. « Nous sommes entrés dans une nouvelle phase » du conflit a-t-il ajouté, ce qui est sans doute vrai. En tout cas c’est une étape importante tant sur le terrain militaire que diplomatique.

Désormais, expliquent nombre d’analystes et de militants, les forces du régime ont en ligne de mire les poches de résistance qui subsistent à Homs, la troisième ville du pays, à seulement 35 kilomètres plus au nord. L’armée régulière syrienne devrait profiter de ce vent favorable pour tenter de faire de même dans les régions d’Idleb et Alep, en remontant vers la Turquie, ou encore autour de Damas.

Selon le journaliste de la chaîne d’Etat syrienne, il s’agit pour l’armée de poursuivre « ses opérations pour écraser les terroristes ». Fort de cette reconquête, il s’agit aussi pour le pouvoir de se présenter en situation de force à la conférence de paix Genève 2, censée chercher une issue à la guerre civile, mais dont la date vient d’être reportée du 25 juin à on ne sait trop quand, sans doute en juillet.

Sur le front humanitaire, vu de la communauté internationale, Russie comprise, et entre autres ONG, de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la situation dans la région de Qousseir est plus que jamais préoccupante. Faisant preuve d’une rare unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU a rappelé au régime de Damas qu’il lui revenait de protéger la population et a réclamé un « accès immédiat, sûr et sans entrave ». En fait de couloir humanitaire vers cette région soumise depuis des mois à d’intenses bombardements, toujours rien.

Et après la prise de Boueida al-Charqiya par les forces loyales à al-Assad, l’OSDH a répété ses inquiétudes quant au sort des rebelles, mais aussi des civils qui y avaient trouvé refuge. « Où sont les centaines de civils et de blessés qui ont fui Qousseir pour se réfugier à Boueida al-Charqiya ? On n’a aucune nouvelle d’eux » a déclaré le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane, expliquant que tous les militants de son réseau dans ce secteur étaient injoignables. Plus grave, a-t-il accusé vendredi : « l’armée ne laisse aucune porte de sortie aux rebelles, aux civils, ou aux blessés ».

Auteur de l’article : Anas.T

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.