L'image manquante

Cannes: Un Certain regard attribué à « L’image manquante » de Rithy Panh

Le prix de la section Un Certain regard a été attribué samedi soir à Cannes au film L’Image manquante du cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh, sur l’horreur du génocide au Cambodge.

Le réalisateur notamment de S21, la machine de mort khmère rouge (2002), signe un nouveau film sur le travail de mémoire et la douleur des survivants du régime des Khmers rouges au Cambodge.

Dans ce documentaire plus personnel et intime, Rithy Panh, rescapé des camps de travail des Khmers rouges dans lesquels il a perdu une partie de sa famille, part à la recherche de l’image manquante du génocide, qui permettrait de raconter l’Histoire.

Dans l’impossibilité de la trouver, il s’interroge sur son rôle de cinéaste et décide de fabriquer lui-même ces images qui aident à comprendre le passé. Il recrée avec des figurines de terre cuite les images perdues de son enfance au Cambodge et de la tragédie traversée par sa famille.

Rithy Panh a dédié son prix au cinéaste iranien dissident Jafar Panahi, assigné à résidence dans son pays et interdit d’exercer son métier.

L'image manquante
Scène du documentaire « L’image manquante »

Le prix du jury est quant à lui revenu au film Omar, du réalisateur néerlando-palestinien Hany Abu-Assad, histoire d’amour et de trahison mettant en scène trois amis d’enfance et une jeune femme dans les territoires palestiniens.

Le prix de la mise en scène a été attribué à L’Inconnu du lac du Français Alain Guiraudie, sur des histoires d’amour et de sexualité dans un lieu de rencontres homosexuelles. Le film, qui aborde la sexualité gay de manière crue, sera interdit aux moins de 16 ans au moment de sa sortie en salles.

Le prix Un Certain talent a été remis à l’ensemble des acteurs du film La Jaula de oro (La Cage dorée) du réalisateur espagnol résidant au Mexique Diego Quemada-Diez. Le film de cet ancien assistant du Britannique Ken Loach aborde le thème de l’immigration au Mexique à travers l’épopée d’adolescents qui tentent de passer clandestinement aux Etats-Unis.

Le prix a été reçu sur scène par les trois jeunes acteurs non professionnels du film, les Guatémaltèques Brandon Lopez et Karen Martinez et le Mexicain Rodolfo Dominguez, indien tzotzile du Chiapas, âgés tous trois de 16 ans.

Le Prix de l’avenir a, quant à lui, été décerné à Fruitvale station, premier long métrage de l’Américain Ryan Coogler, 26 ans, produit par Forest Whitaker.

Ce film, qui avait reçu le Grand prix du Jury au festival du film indépendant américain de Sundance, est tiré de l’histoire vraie du jeune noir Oscar Grant, abattu durant le réveillon 2009 dans une station de métro par la police à Oakland, près de San Francisco (Californie).

Le réalisateur, scénariste et producteur danois Thomas Vinterberg présidait cette année le jury de Un Certain Regard, l’une des sélections officielles du Festival de Cannes aux côtés de la compétition.

Ludivine Sagnier, membre du jury, avait déclaré en montant les marches que les délibérations avaient été rapides et s’étaient faites tranquillement.

Les prix Un Certain regard devancent de 24 heures l’annonce de la Palme d’or qui sera remise dimanche soir.

Rithy Panh
Rithy Panh

Auteur de l’article : La Rédaction

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