Cour de Justice

Le directeur d’un site condamné à 4 mois de prison pour diffamation

Le directeur du site businessNews, Nizar Bahloul a indiqué lundi avoir été condamné par contumace à quatre mois de prison pour des accusations de corruption portées en 2010 contre un ancien ambassadeur en délicatesse avec le régime du président Zine El Abidine Ben Ali.

Cette affaire est devant la justice depuis 2011, l’ex-ambassadeur avait perdu ses recours, je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas été convoqués pour ce nouveau procès alors qu’on supposait l’affaire close, a déclaré M. Bahloul.

Nizar Bahloul
Nizar Bahloul

Il a indiqué que le jugement ayant été prononcé par contumace par un tribunal de l’Ariana (banlieue de Tunis) le 8 janvier, un deuxième procès sera organisé à sa demande. Ce pourvoi étant suspensif, le prévenu ne devrait pas être placé en détention.

Le second procès devrait avoir lieu avant la fin février, a-t-il précisé.

Contacté par plusieurs journalistes, le ministère de la Justice n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire.

Le ministère ne se mêle pas d’une affaire où l’accusé peut encore faire appel, a déclaré Adel Riahi, le porte-parole du ministère, assurant ne pas pouvoir donner d’informations sur ce type d’affaires.

A l’époque de Ben Ali, buisnessNews était considéré comme proche du pouvoir.

La condamnation de Bahloul a été prononcée sur la base de l’article 128 du code pénal qui prévoit des peines allant jusqu’à deux ans de prison pour des accusations sans fondement à l’adresse d’un fonctionnaire par voie de presse.

BusinessNews avait publié en 2010, avant la révolution de janvier 2011, un article accusant l’ambassadeur de Tunisie à Abou Dhabi, Ahmed Ben Mustapha, de détourner les salaires des employés de l’ambassade.

La famille du diplomate, qui avait été condamné à six ans de prison à l’époque avant d’être relaxé après la révolution, a expliqué que l’ex-ambassadeur avait été la victime d’un conflit avec la famille Ben Ali et que M. Bahloul s’était fait le porte voix des accusations du régime.

Ahmed Ben Mustapha a été diffamé non seulement par Buisnessnews mais dans beaucoup d’autres journaux qui ont relayé l’affaire. L’honneur de la famille Ben Mustapha a été jetée en pâture à l’opinion publique, écrit Jamila, la soeur du diplomate.

Pour nous, justice a été rendue après des longues années de calvaire, a-t-elle ajouté.

La Tunisie, dirigée aujourd’hui par les islamistes d’Ennahdha, a maintenu plusieurs textes, comme l’article 128 du code pénal, de l’époque de Ben Ali et permettant d’emprisonner des journalistes pour des délits de presse.

Interrogé sur les éventuels appuis politique dont a pu bénéficier l’ex-ambassadeur, M. Bahloul n’a pas souhaité se prononcer. J’ai mon idée là dessus, mais pas de preuves, je ne veux donc pas me prononcer, a-t-il dit.

Auteur de l’article : La Rédaction

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