Des heurts ont éclaté samedi pour le cinquième jour consécutif à Siliana, épicentre de la colère des Tunisiens face aux espoirs déçus de la révolution de 2011 et des violences ont aussi eu lieu dans une localité voisine, d’après des témoins.
Comme les deux jours précédents, une centaine de jeunes ont attaqué les policiers à Siliana à coups de pierres, et un policier a été blessé à la tête, selon une journaliste de l’Agence France Presse.
Les forces de l’ordre ont répliqué en tirant des grandes quantités de gaz lacrymogènes, alors que les protestataires bâtissaient à nouveau des barrages de pneus et de branches enflammées.
A quelque 20 km de Siliana, dans la localité de Bargou, des habitants ont barré une route et jeté des pierres sur des véhicules de police qui se dirigeaient vers Tunis, selon des témoins et une source sécuritaire. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.
Des négociations se tiennent par ailleurs à Tunis entre le gouvernement et des représentants syndicaux qui réclament le retrait des renforts policiers, la démission du gouverneur de Siliana et un plan d’aide économique à cette région déshéritée.
Toujours à Tunis, comme les jours précédents, deux cent personnes manifestaient devant le ministère de l’Intérieur, avenue Habib Bourguiba, en soutien à la population de Siliana qu’ils jugent victime de la répression policière.
Le pouvoir craint la contagion à d’autres régions, et dit refuser de céder à la violence, alors que des heurts ont déjà éclaté dans la nuit de vendredi à samedi dans deux autres villes de Tunisie.
Les revendications à Siliana rappellent celles à l’origine de la révolution de 2011, le gouvernement, dirigée par les islamistes du parti Ennahdha, étant accusé d’avoir failli dans sa politique économique.
Quelque 300 personnes ont été blessées depuis le début des violences.