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France: Bientôt des salles de consommation de drogue

A Paris, Bordeaux ou Marseille, des salles de consommation de drogues devraient voir le jour prochainement, à la grande satisfaction des associations militant depuis de nombreuses années pour de tels dispositifs et malgré l’opposition attendue des riverains.

drogue - cannabisLa ministre de la Santé Marisol Touraine a indiqué dimanche qu’elle espérait lancer en France l’expérimentation des salles de consommation d’ici la fin de l’année, et que plusieurs municipalités de droite comme de gauche étaient déjà prêtes à s’engager pour les accueillir.

Ces salles s’adressent à un public de toxicomanes de rue, précarisés et en rupture. Elles leur permettent de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous supervision de personnels de santé.

Aussi appelées centres d’injection supervisés, salles de consommation à moindres risques (SCMR) ou encore salles de shoot pour les moins enthousiastes, elles sont actuellement illégales en France, tout comme la consommation de drogue, mais existent dans près d’une dizaine de pays dont la Suisse, les Pays-Bas et l’Allemagne.

Plusieurs projets sont à l’étude, portés par des associations et soutenus par les municipalités.

A Paris, Médecins du Monde (MDM) et l’association Gaïa-Paris ont un projet de salle destinée à réduire la mortalité, les infections et le manque d’hygiène, mais aussi l’exclusion sociale des usagers de drogue et les troubles à l’ordre public, selon Elisabeth Avril, directrice de Gaïa-Paris.

Ce projet, en attente de financement, pourrait voir le jour au printemps. Le lieu d’implantation n’est pas encore fixé, mais le maire Bertrand Delanoë a évoqué le quartier de la gare du Nord.

Dialogue constant avec police et riverains

A Marseille, un comité d’experts, réunissant professionnels et élus, s’est prononcé pour la création de trois salles (centre, quartiers nord et sud). L’association SOS, qui porte le projet du centre-ville, prévoit six espaces d’injection et un espace d’inhalation et intégrerait une démarche de soin, a expliqué Marie-Laure de Sevrac, présidente de l’association SOS.

A Bordeaux, où le maire Alain Juppé n’est pas hostile à une expérimentation, un autre projet est en préparation, porté par l’association La Case.

Mais ces projets suscitent l’opposition des riverains et de certains syndicats de police, inquiets d’une possible concentration de toxicomanes et de trafics.

Cela implique un dialogue constant avec les forces de l’ordre et les riverains, reconnaît Elisabeth Avril.

Selon un sondage Ifop fin septembre, une majorité de Français (55%) est opposée à l’ouverture de tels lieux.

Les partisans de ces salles rappellent que de nombreuses études ont montré leur impact positif. En 2010, un rapport de l’Inserm soulignait que dans huit pays où elles existaient, ces salles avaient permis une amélioration de la santé des toxicomanes, une réduction des comportements à risque et une pacification de leurs quartiers d’implantation.

Une étude parue dans la revue scientifique britannique Lancet en 2011 montrait que la salle d’injection de Vancouver avait réduit les risques d’overdose mortelle de 35% aux alentours de la structure, insiste Pierre Chappard, coordinateur du Réseau français de réduction des Risques.

Les études montrent que les gens dans ces salles consomment moins que dans la rue, souligne aussi Jean-Pierre Couteron de la Fédération addiction, qui réclame ces salles depuis plusieurs années tout en affirmant qu’elles ne sont pas destinées à répondre à l’ensemble des problèmes d’addiction.

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France: Bientôt des salles de consommation de drogue

Auteur de l’article : La Rédaction

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