Manifestation Tunisie

La sécurité de la Tunisie, entre transparence et incompétence

Aussitôt les nouvelles du limogeage du colonel Moncef Laajimi et l’appel syndical des forces de la sécurité nationale retransmises, les avis divergèrent. Certains considèrent ce limogeage justifié, d’autres, au contraire trouvent qu’il est infondé; certains pensent que les grévistes ont raison de suspendre leurs activités, d’autres sont en désaccord ; entre temps la sécurité du pays est restée en otage.

Manifestation TunisieQue la destitution du directeur général ou la grève des policiers émane d’une bonne ou mauvaise foi est sans importance. Depuis le 14 Janvier, le peuple tunisien se divise constamment en deux clans prêts à se jeter l’un sur la gorge de l’autre. Avec le temps, cette affaire sera résolue, pour le meilleur ou pour le pire. Certes, cette fois-ci la sécurité du citoyen tunisien est menacée, mais cette situation était inévitable. Notre scène politique et administrative est incompétente. Aussitôt qu’une affaire soit résolue, généralement de façon bâclée et formelle, une autre éclate prouvant l’instabilité croissante du pays. La réalité contredit nos slogans et discours. Nous, tunisiens, souffrons d’un grave déficit du sens des priorités et confondons nos émotions et nos idéologies pour du patriotisme.
Que les grévistes soient d’origine policière ne leur retire pas le droit de s’exprimer. Et leur manifestation est moralement équivalente aux autres.

Le véritable suspect dans cette affaire n’est pas, Moncef Laajimi, mais le douloureux manque de transparence. Il est triste de constater que notre révolution soit semée de questions sans réponses sur fond de manque de confiance et d’incompréhension mutuelle. Sommes-nous encore en plein âge sombre tunisien ? La réalité le prouve, malheureusement. Et elle prouve aussi que notre devise actuelle est la mauvaise foi et les récusions.
Toutefois, Moncef Laajimi demeure suspect, son poste et son passé sous l’ancien régime ne votent forcément pas en faveur de son innocence, mais dignité nous interdit de présumer systématiquement sa culpabilité.
Ainsi, au lieu de s’obstiner à montrer que l’on a raison en prouvant que l’autre a tort, nous devrions demander à l’administration de justifier sa décision, aux policiers de ne pas nous sanctionner à cause de leurs litiges et aux enquêteurs d’accomplir leurs tâches.

Police d'Ordre Public (BOP)
Police d'Ordre Public (BOP)

Auteur de l’article : Dhia Agrebi

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