Contrairement au président déchu Ben Ali jugé par contumace ou au colonel Kadhafi qui demeure introuvable, l’ancien président égyptien Hosni Moubarak comparaît en personne devant la justice de son pays. Le procès entamé début août prend un nouveau virage ce lundi avec l’audition de témoins pour déterminer les responsabilités dans le meurtre de manifestants durant la révolte du début de l’année. Selon le quotidien Al Ahram, “le tribunal va écouter quatre témoins à charge, dont le chef du service des communications au sein de la force de la sécurité centrale (anti-émeutes), et des officiers responsables des salles des opérations de la même force”.
L’ancien ministre de l’Intérieur Habib Al Adli est jugé en même temps que Hosni Moubarak pour la répression des journées d’insurrection populaire, qui ont fait officiellement près de 850 morts. Les deux risquent la peine capitale si leur responsabilité est démontrée. Alaa et Gamal Moubarak, les deux fils de l’ancien raïs, sont jugés en même temps que lui, dans des affaires de corruption et d’enrichissement iliicite.
Cette fois, les débats ne sont pas retransmis à la télévision. Ainsi en a décidé le président de la cour pénale Amed Refaat, qui a dû réagir à l’atmosphère très tendue dans la salle lors de l’audience du 15 août. Souffrant de problèmes cardiaques et de dépression, Moubarak est en détention préventive dans un hôpital près du Caire. Un groupe de 5 avocats koweïtiens sont venus défendre l’ancien homme fort de l’Egypte, mais le ministre égyptien de la Justice, Abdelaziz Al Guendi, a indiqué qu’aucune demande officielle n’a été déposée, et qu’il n’est donc pas acquis que ces avocats puissent participer au procès de ce lundi.
