Tunisie-Crise politique: Les menaces envers l’UGTT sont sérieuses

Le principal syndicat de la Tunisie a déclaré mercredi que le gouvernement l’avait notifié de «menaces graves» envers ses dirigeants visant à saper ses efforts de négocier un terme à la crise politique qui persiste.

« La direction de l’union a été informé de l’existence de menaces graves ciblant ses dirigeants … avec des informations provenant des services du ministère de l’Intérieur», a déclaré l’UGTT sur sa page Facebook.

Le puissant syndicat ne cesse de faire des efforts de médiation pour mettre fin à deux mois d’impasse politique provoquée par l’assassinat en juillet du député de l’opposition Mohamed Brahmi, une attaque attribuée aux islamistes radicaux.

Il a déclaré que les menaces ont été conçues pour entraver le «dialogue national» proposé entre le gouvernement islamiste dirigé par Ennahdha et l’opposition afin de trouver un compromis et de surmonter l’impasse actuelle.

L’UGTT n’a pas donné plus de détails sur l’origine ou la nature des menaces.

Il a précédemment accusé les Ligues pour la protection de la révolution, une milice ayant des liens avec le parti islamiste Ennahdha qui avait précédemment attaqué un rassemblement devant le siège de l’Union, qui a fait plusieurs blessés.

Depuis l’assassinat de Brahmi, la politique en Tunisie a été au point mort, avec une opposition exigeant la démission immédiate de la Troika au pouvoir.

Ennahdha a accepté de démissionner et de permettre la formation d’un nouveau gouvernement, mais seulement si un compromis est trouvé sur les questions politiques clés, notamment le projet de la constitution.

L’UGTT a déclaré samedi que les islamistes au pouvoir, qu’ils avaient déjà accusé de vouloir entraver le dialogue, avaient accepté son plan de transition, qui comprend un délai de trois semaines pour la démission du gouvernement actuel et la formation d’un gouvernement d’indépendants.

Un porte-parole d’Ennahda a confirmé que les islamistes étaient « prêts à entamer un dialogue avec toutes les parties », ajoutant que les pourparlers pourraient débuter cette semaine, sans préciser une date.

La Tunisie reste sans nouvelle charte, le fonctionnement des institutions de l’État ou un calendrier pour de nouvelles élections plus de deux ans et demi après le soulèvement qui a renversé l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali qui a déclenché le « printemps arabe ».

 

Houcine Abbassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), prend la parole lors d'une réunion du comité administratif de l'UGTT à Tunis le 29 Juillet 2013
Houcine Abbassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), prend la parole lors d’une réunion du comité administratif de l’UGTT à Tunis le 29 Juillet 2013

Auteur de l’article : Anas.T

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