Egypte : Le pays est à la croisée des chemins

Les partisans de Morsi et ses opposants manifestent alors que les tractations se poursuivent pour choisir un Premier ministre.

Les opposants au président égyptien déchu, Mohamed Morsi, se rassemblaient hier sur la place Tahrir au Caire, ses partisans se réunissant quant à eux dans d’autres endroits de la capitale afin de maintenir la pression sur l’armée qui détient l’ancien chef de l’Etat.

Ces mobilisations rivales font peser le risque de nouvelles violences, alors que de difficiles tractations se poursuivent en vue de la nomination d’un Premier ministre, le prix Nobel de la paix Mohamed El Baradei, pressenti, ne faisant pas consensus.

Deux jours après des affrontements meurtriers en marge de manifestations, les rues du Caire étaient exceptionnellement désertes, la plupart des magasins étant restés fermés hier, premier jour de la semaine en Egypte.
Vendredi, au moins 37 personnes avaient été tuées et plus de 1.400 autres blessées à travers le pays, notamment en marge de rassemblements de dizaines de milliers de sympathisants des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi.

Le mouvement Tamarrod (Rébellion), à l’origine des manifestations monstres contre M. Morsi il y a tout juste une semaine, a appelé «à la mobilisation du peuple égyptien sur toutes les places (d’Egypte) afin d’achever (la révolution) du 30 juin».
Outre la place Tahrir, des rassemblements étaient prévus aux abords du palais présidentiel, dans le quartier d’Héliopolis.
Le camp pro-Morsi a, quant à lui, massé des milliers de partisans près de l’université du Caire, dans le quartier de Guizeh, devant une mosquée du faubourg de Nasr City, ainsi que devant la Garde républicaine, où quatre des siens sont morts vendredi lors d’échanges de tirs avec des soldats.
Ces manifestations, selon le Parti de la justice et de la liberté (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, visent à défendre la «légitimité» de M. Morsi, premier président élu démocratiquement du pays, et à dénoncer le «coup d’Etat militaire» par lequel il a été démis.
Le choix de M. El Baradei comme prochain Premier ministre, annoncé samedi soir par l’agence officielle Mena et plusieurs sources politiques et militaires, s’est heurté aux objections du parti salafiste Al-Nour, partenaire islamiste d’une coalition principalement composée de mouvements laïques.

Auteur de l’article : Anas.T

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