En Turquie, les Ultras rejoignent les manifestations

Les manifestations persistent et prennent de l’ampleur à Istanbul et à Ankara, samedi 9 juin au soir. Peut-être est-ce un effet du week-end, ou de la fin des sessions d’examens dans la plupart des universités, mais en ce neuvième jour de protestation, on retiendra surtout l’influence des fans de football qui se sont joints à eux en masse. A Istanbul, les « ultras » des trois principaux clubs de la ville, Besiktas, Fenerbahçe et Galatasaray, se sont donné d’émouvantes accolades sur un boulevard et s’en sont allés transformer la place Taksim, cœur des manifestations, en un stade grand ouvert.

Dans la capitale, Ankara, où chacun de ces groupes compte une division, la rumeur a couru toute la journée qu’une équipée de cars du Carsi, les ultras de Besiktas, à tendance anarchiste, était en route depuis Istanbul. On s’est rassemblé pour les attendre dans le centre-ville, rue Tumali, à 20 heures.
On s’est rappelé cette autre rumeur qui circule depuis quelques jours : les Carsi auraient volé un véhicule blindé anti-émeute surmonté d’un canon à eau, appelé TOMA. Ce sont le plus gros engins utilisés par la police. Ils sont omniprésents dans le centre-ville. Les Carsi font durer cette histoire sur Internet : ils ont publié un faux échange radio entre les preneurs du TOMA et le central de la police. Puis ils ont posté une petite annonce sur un site de vente d’occasions :  » a peu servi, habitacle malheureusement repeint aux graffitis, les uniformes trouvés à l’intérieur sont offerts. « 

Ce groupe de supporter du Besiktas est connu pour ses hostilités avec la police, il est surtout connu pour son célèbre slogan : « flic enlève ton casque et ta matraque et montre si t’es un homme. »

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Dans la journée, le vice-premier ministre, Huseyin Celik, se normalise et devient de plus en plus raisonnable. » « Nous sommes prêts à répondre à toutes les exigences raisonnables, démocratiques et qui respectent la loi ». La veille, Erdogan lui-même avait adouci le ton très ferme adopté depuis le début de la crise contre les contestataires, qu’il a qualifiés à plusieurs reprises de « vandales » ou d’« extrémistes ».

Auteur de l’article : Anas.T

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