Alors que Ali Larayedh a été nommé au poste de Chef du gouvernement, vendredi 22 février 2013, la blogosphère tunisienne s’embrase face à cette décision qui intervient après la démission de Hamadi Jebali et plusieurs internautes tunisiens dénoncent cette nomination arguant que M. Larayedh n’avait pas su bien diriger le ministère de l’Intérieur.
Pour plusieurs acteurs de la société civile et différents partis politiques, la nomination de M. Larayedh ne peut en aucun cas faire sortir la Tunisie de sa pire crise politique depuis la révolution du 17-décembre 2010 / 14 janvier 2011. Des faits confirment, en partie, ces propos.
- 9 avril 2012: Une manifestation pacifique de la société civile soutenue par les partis d’opposition fait face à une répression d’une rare violence à l’avenue Habib Bourguiba
- 17 Août 2012: Les membres d’une association réunis à la maison de jeunes de Bizerte à l’occasion d’une conférence de Samir Kuntar ont subi une attaque d’un groupe de salafistes armés de sabres qui ont saccagé les lieux et agressé les présents.
- 18 Octobre 2012: Assassinat de Lotfi Naguedh, secrétaire général de l’UTAP à Tataouine et membre de Nidaa Tounes lors d’une manifestation de la Ligue de Protection de la Révolution à Tataouine.
- 27 et 28 Novembre 2012: Les habitants de Siliana qui protestaient contre un gouverneur d’Ennahdha et contre leur situation sociale ont eu droit à des tirs de grenaille (chevrotine de petit calibre) causant des blessures à l’œil et sur tout le corps.
- 4 décembre 2012: Attaque du siège de l’UGTT (place Mohamed Ali) pour subir la plus grande attaque de son histoire par des militants pro-Ennahdha.
- 6 Février 2013: Assassinat de l’opposant Chokri Belaïd.
Cette liste est non exhaustive et concerne des mouvements de violence et des affrontements survenus en Tunisie sous le gouvernement de la troïka (Ennahdha – CPR – Ettakatol) avec Ali Larayedh comme ministre de l’Intérieur.
Ni « faucon », ni « colombe », Ali Larayedh, nouveau Premier ministre tunisien va devoir apporter la preuve qu’il est capable de constituer une équipe ministérielle crédible, prévilégiant l’intérêt du pays.