Plus de 15’000 partisans du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir en Tunisie, ont manifesté samedi dans le centre de Tunis. Ils souhaitent défendre le droit de leur mouvement à diriger le pays qui traverse sa pire crise politique depuis la révolution de janvier 2011.
Les manifestants brandissaient des dizaines d’étendards du parti islamiste, de drapeaux nationaux, ainsi que quelques bannières noires de la mouvance salafiste.
Au terme du défilé, Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha, a de nouveau contredit le premier ministre Hamadi Jebali. Il a assuré que les islamistes ne sont pas prêts à céder le pouvoir.
« Ennahdha est la colonne vertébrale de la Tunisie et la briser ou l’exclure porterait atteinte à l’unité nationale du pays« , a martelé M. Ghannouchi. Il a dénoncé des tentatives de diaboliser Ennahdha et de dépeindre le parti comme « hostile aux libertés, à la démocratie, et aux droits de la femme ».
Assassinat d’un opposant
La manifestation s’est déroulée alors que le premier ministre Hamadi Jebali essaie depuis le 6 février et l’assassinat de l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd de constituer un gouvernement apolitique. Cela contre l’avis de ce parti dont il est le numéro deux.
Ce meurtre a plongé le pays dans une profonde crise politique en raison de l’incapacité des partis de s’entendre sur un nouveau cabinet et de trouver les tueurs de l’opposant.
Après avoir rencontré les chefs des principaux partis, M. Jebali a annoncé vendredi de nouvelles consultations lundi sur son initiative, reportant sine die la constitution du gouvernement et prolongeant la crise politique dans le pays.
La manifestation de samedi était la seconde à l’initiative d’Ennahdha depuis l’assassinat. La première avait mobilisé quelque 3000 personnes samedi passé. La veille, les funérailles de l’opposant anti-islamiste avaient réuni des dizaines de milliers de personnes.
