
Les Égyptiens votaient samedi pour la deuxième et dernière phase d’un référendum sur un projet de Constitution défendu par les islamistes, qui semble en passe d’être adopté malgré une campagne acharnée de l’opposition et une profonde crise politique. Dans le même temps, le vice-président a annoncé sa démission surprise.
Comme la semaine dernière, la commission électorale a annoncé avoir prolongé le vote de quatre heures, jusqu’à 22h00 suisses, pour répondre à l’affluence. Près de 51 millions de personnes étaient en tout appelées aux urnes pendant les deux phases du vote.
Selon des chiffres officieux, le « oui » était en tête avec près de 57% des voix lors de la première partie du vote le 15 décembre, une avance qui laisse présager une approbation du texte à l’échelle nationale.
« Je vais voter oui parce que l’Egypte a besoin d’une Constitution pour être stable« , a déclaré Mohamed Hamza, un chauffeur de 49 ans. « Je voterai non, mille fois non. Je ne suis pas à l’aise avec les Frères musulmans et tout ce qu’ils font« , a au contraire affirmé Zarifa Abdel Aziz, une femme au foyer de 50 ans.

Islamisation accrue
Le vice-président Mahmoud Mekki a annoncé en début de soirée sa démission. Il a dit avoir « réalisé depuis un moment que la nature du travail politique ne convenait pas à (sa) formation professionnelle de juge ». Le projet de loi fondamentale ne mentionne pas sa fonction.
Pour le camp présidentiel, l’adoption d’une nouvelle Constitution doterait enfin le pays d’un cadre institutionnel stable. L’opposition, composée de mouvements en majorité de gauche et libéraux, estime que le texte ouvre la voie à une islamisation accrue et présente de graves lacunes en matière de protection des libertés. Elle a dénoncé de nombreuses « fraudes et irrégularités » pendant la première phase du vote.

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