Rached Ghannouchi : Leader du Mouvement Ennahdha

Rached Ghannouchi s’explique et des députés demandent la dissolution d’Ennahdha

Soixante-quinze députés de l’opposition tunisienne ont signé jeudi une pétition réclamant la dissolution du parti islamiste Ennahdha, qui dirige le gouvernement, en raison de déclarations conciliantes de son chef Rached Ghannouchi à l’égard de militants salafistes.

Les signataires du texte estiment qu’Ennahdha doit être dissous juridiquement car le parti ne croit pas en la démocratie et complote contre l’aspect civil de l’Etat.

Les 75 députés sur les 217 que compte l’Assemblée nationale constituante (ANC) réclament la tenue d’une séance plénière samedi pour débattre de cette question.

Dans une vidéo datant du mois d’Avril mais dont la diffusion a fait scandale mercredi, Rached Ghannouchi conseille à des dirigeants salafistes radicaux de préserver leurs acquis avec sagesse et estime que l’armée et la police ne sont pas sûres car aux mains des laïcs tenants de l’ancien régime.

Il recommande aux jeunes salafistes de patienter et de prendre le temps pour capitaliser les acquis en leur conseillant aussi de créer des télévisions, des radios, des écoles, des universités.

M. Ghannouchi demande aussi aux salafistes de faire preuve de sagesse pour asseoir leur pouvoir face aux laïcs qui contrôlent encore médias et institutions et peuvent rebondir après leur échec aux élections d’octobre 2011 remportées par Ennahdha.

La presse tunisienne a épinglé jeudi l’intéressé sur ces déclarations. Le chef d’Ennahdha s’est dès lors justifié jeudi soir à la télévision nationale, assurant avoir voulu convaincre les jeunes salafistes de respecter la loi et avoir critiqué seulement les laïcs extrémistes.

Je parlais des laïcs extrémistes qui poussent le pays à la confrontation, a-t-il dit sans les identifier, ajoutant que les laïcs modérés sont nos alliés au sein de la coalition de gouvernement dirigée par Ennahdha.

J’ai voulu montrer aux jeunes (nldr, salafistes) qu’il y a des forces qu’il ne faut pas sous-estimer. Il ne faut pas sous-estimer l’Etat, a-t-il dit, c’était un appel à la sagesse et à la raison.

La mouvance salafiste radicale est responsable de plusieurs vagues de violences depuis la révolution de janvier 2011. La dernière en date a fait 4 morts lors de l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis le 14 septembre.

L’opposition a accusé à plusieurs reprises les islamistes d’Ennahdha de complaisance envers ces militants radicaux.

Une plainte a également été déposée par un avocat contre Rached Ghannouchi pour mise en danger de la sécurité des citoyens.

Rached Ghannouchi
Rached Ghannouchi

Auteur de l’article : La Rédaction

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