Union Européenne - Europe

La Tunisie sous la pression de l’Union Européenne

L’Union européenne conditionne le versement de fonds à la Tunisie à la mise en œuvre des deux décrets (115 et 116) organisant le secteur des médias selon l’ambassadeur de la Commission européenne à Tunis.

Union Européenne - EuropeDes fonds de 100 millions d’euros de l’UE, ainsi que des financements de bailleurs comme la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale ne seront débloqués qu’après l’application des décrets 115 et 116 relatifs au secteur des médias”, a déclaré Adrinaus Koetsenruijter.

Rappelons que ces textes avaient été proposés par l’Instance indépendante chargée de reformer l’information et la communication (Inric) qui a dénoncé récemment leur blocage par le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdha dans un contexte de tensions avec les médias.

Les décrets émis après la chute de l’ancien président Ben Ali sont destinés à garantir la protection des journalistes et suppriment les peines de prison pour diffamation et autres infractions liées à la liberté d’expression.

Le décret 115 devait remplacer les précédentes dispositions et lois en vigueur, notamment le code de la presse de 1975. Le décret 116 jette la base d’un cadre régulateur pour les nouveaux médias audiovisuels, avec la création de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).

En novembre 2011, le commissaire européen Michel Barnier avait affirmé que l’UE était prête à accorder à la Tunisie un financement de 3,4 milliards euros pour son développement régional et la création d’emplois.

Fin septembre, l’UE avait annoncé un montant global de 157 millions d’euros destinés à la relance de l’économie après la révolution qui a chassé Ben Ali le 14 janvier 2011.

La Tunisie souhaite obtenir un « statut avancé » permettant des relations plus profondes avec l’UE et dont l’octroi achoppait sur l’absence de libertés sous le régime Ben Ali.

L’accord d’association qui lie la Tunisie à l’UE depuis 1995 comporte un volet sur le respect des libertés, mais les sanctions que permettrait ce volet n’avaient pu être activées malgré les appels des opposants et défenseurs des droits de l’Homme.

L’UE a exprimé vendredi sa « déception » après le jugement jeudi dernier du patron de la chaîne privée Nessma, condamné au versement d’une amende pour la diffusion du film « Persepolis », jugé blasphématoire, et a appelé à la révision des lois limitant la liberté d’expression.

Tunisie
La Tunisie sous la pression de l'Union Européenne

Auteur de l’article : Ghaith J.

Manager Général du portail Tixup.com et directeur de la publication, passionné par les nouvelles médias, je prends part à l'aventure Tixup depuis la naissance du site.

6 commentaires sur “La Tunisie sous la pression de l’Union Européenne

    Ali Toumi

    (8 mai 2012 - 14h21)

    NOUS VIVRONS AVEC DU PAIN ET DE L’EAU MAIS LIBRES DE NOS DÉCISIONS POLITIQUES
    ET REFUSERONS L’INGERANCE EUROPÉENNE, AMÉRICAINE ET TOUTE AUTRE PUISSANCE
     » COLONIALISTE »

    berginus

    (8 mai 2012 - 15h06)

    Si on ne veut pas de l’ingérence dans les affaires intérieurs sur des sujets en lien avec les respects des droits de l’homme, il faut sortir de l’onu et se retirer de tous les traités internationaux. Ces gens ont souhaité nous aider à condition de respecter les valeurs de la démocratie, pourquoi ne pas dire dès le début qu’on veut une dictature? Au nom de quoi le gouvernement tunisien se permet de s’ingérer dans les affaires intérieures de la syrie? Ce n’est pas un hasard que ce soit toujours les dictatures qui parlent d’ingérence comme la chine, la russie, la syrie, l’iran…Il y’a en général que les dictatures qui utilisent le mot ingérence au sujet des libertés qui ne sont ni européennes ni américaines mais tout simplement humaines. C’est de loin incomparable à l’ingérence douteuse du qatar qui n’est sûrement pas un exemple en terme de démocratie et de liberté.

    The Wolf

    (8 mai 2012 - 17h34)

    La Tunisie aux Tunisiens, les lèches-bottes a l’Europe peuvent aller vivre ailleurs …

    JADA

    (8 mai 2012 - 18h57)

    il est normal que l’UE ne doit pas aider les dictateurs , celui qui parle de lèche botte il est à côté de la plaque ,L’UE défend votre liberté d’expression

    berginus

    (8 mai 2012 - 23h53)

    Après tout, là il s’agit de leur argent. Pour les dirigeants de l’UE, c’est un pays étranger à qui on prête de l’argent, on souhaite donc que cet argent soit rendu parce que leurs peuples ne les élisent pas pour le jeter par les fenêtres surtout en cette période de crise. Ils ont donc besoin d’avoir des garanties suffisantes quant à la stabilité de la Tunisie. Par le passé, cette garantie de paiement était donné par le dictateur en place ZABA. Maintenant qu’il est parti, on les a rassuré sur la volonté de bâtir un régime démocratique, ils savent que l’installation d’une démocratie si les conditions le permettent, ne peut être qu’une meilleure garantie, en plus elle est durable. Dans les démocraties il y’a des règles de jeu et des normes qui sont partout les mêmes. Avec ces derniers évènement, ils ont constaté que la transition ne va pas forcément dans le bon sens et ils ont donc préféré rester prudent pour ne pas perdre leur argent pour rien. Jusqu’ici elle est où l’ingérence?

    Frunbi

    (9 mai 2012 - 7h40)

    Nous n’avons pas besoin de leur argent si ça va nous couter notre indépendance, et comme l’a dit Ali Tounsi en haut nous vivrons avec du pain et de l’eau si c’est necessaire.
    Aujourd’hui ils nous imposent l’indépendance des médias, demain ils nous imposeront des monopoles. Nous sommes libres de la façon avec laquelle nous gérons nos médias et nous n’avons pas de leçons à prendre des anciens defendeurs de ZABA et Co.
    Un journaliste qui mérite la prison n’en echappera pas et ce n’est pas l’UE qui va nous empecher.
    @berginus: « La Tunisie aux Tunisiens, les lèches-bottes a l’Europe peuvent aller vivre ailleurs … »

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