Le Premier ministre de l’ancien gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, considère “inutile d’éplucher les vieux dossiers et de remettre à l’ordre du jour les conflits d’un passé lointain”, a déclaré, vendredi, le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou.
S’exprimant au terme d’un entretien qui les a réuni au siège du département, le ministre a également indiqué: “M. Caïd Essebsi estime qu’aborder l’histoire est du ressort des historiens et que l’étape actuelle exige de concentrer les efforts sur la résolution des problèmes politiques et sociaux et d’entamer les chantiers de réforme”.
M. Dilou a qualifié cette proposition de “défendable” et “originale” dans la mesure où elle diffère de la tendance générale de ses précédentes rencontres avec les partis politiques, les organisations et les personnalités nationales “qui ont insisté sur la nécessité d’ouvrir les vieux dossiers, de réécrire objectivement l’histoire et d’inclure l’intervalle séparant les deux Assemblées Constituantes (1956 et 2011) dans le champs de la justice transitionnelle”.
Le rencontre a permis d’aborder d’autres sujets comme la situation politique dans le pays ou encore les défis relatifs au règlement du dossier des blessés et martyrs de la révolution, a-t-il ajouté.
En réponse aux questions des journalistes qui se demandaient si la position de M. Caïd Essebsi ne cache une volonté de clore les dossiers de la torture des yousséfistes où il est accusé d’être impliqué, M. Dilou a répondu: “Béji Caïd Essebsi est un homme d’État, il était influent à une époque de l’histoire du pays et j’exclus que sa position soit motivée par des considérations personnelles”.
Béji Caïd Essebsi a refusé de donner une déclaration aux médias, se contentant de dire: “la rencontre a confirmé la convergence des vues”.