Libye: des accrochages à 60 km de la frontière tunisienne

Des habitants de deux villes de l’ouest de la Libye, près de la frontière avec la Tunisie, ont rapporté lundi que des incidents avaient éclaté entre les milices rivales des deux cités.

La bataille entre Ragdalein et Zwara s’inscrit dans une série de conflits locaux, démontrant l’impuissance du nouveau gouvernement libyen. Des fusillades au fusil automatique et au char ont éclaté, mais aucun bilan n’était disponible.

Le porte-parole des combattants de Ragdalein, Rami Kanaan, a dit avoir capturé dimanche 34 hommes de Zwara, en représailles de mois d’exactions par des hommes de Zwara, notamment des pillages.

Le chef du conseil local de Zwara, Abo-Bakr Taloa, a déclaré que 21 de ses hommes avaient été capturés. D’après lui, Ragdalein, une localité se trouvant dans la région de Jémil, est un refuge pour les fidèles de l’ancien dictateur Moammar Kadhafi.

Selon une source proche des autorités sécuritaires tunisiennes, les récents accrochages n’ont pas fait de victime et les personnes capturées ont été relâchées.

D’après la même source, le climat demeure tendu dans la zone des combats, située à 60 km de la frontière tunisienne, où l’on craint une reprise des hostilités dont l’enjeu est le contrôle du poste frontalier de Ras Jédir, principal point de passage entre les deux pays, aux mains des insurgés depuis fin février.

“La situation est plutôt stable et il n’y a pas pour l’instant de développement particulier au niveau de la frontière”, a déclaré le colonel-major de l’armée tunisienne Mokhtar Ben Nasr, joint au téléphone par l’agence Associated Press.

Ces craintes ont poussé les ressortissants libyens qui se rendent en transit ou pour un séjour en Tunisie à fuir les turbulences dans cette zone pour s’orienter vers le poste-frontière de Dhéhiba, plus au sud.

“Ce point de passage connaît de ce fait une grande pression. Durant les dernières 24 heures, quelque 3.850 libyens y ont transité contre une affluence de quelque centaines de personnes par jour habituellement”, a précisé Mohamed Hdia, un journaliste en poste dans la région.

Outre les raisons sécuritaires, cette affluence est due à des raisons économiques. Nombreux sont les Libyens qui franchissent la frontière en famille, parfois pour faire demi-tour sur place après s’être fait estampiller le passeport, rien que pour justifier l’allocation touristique que vient d’accorder le gouvernement libyen à ses ressortissants.