Lors d’une interview accordée à la chaîne libanaise LBC, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a déclaré, en réponse à une question, qu’il aurait voulu apporter plus de réformes radicales en Tunisie, notamment avec deux nouveaux ministères qui viendront remplacer le ministère de l’Intérieur, à savoir le Ministère de la sûreté protection des libertés et le Ministère de la gouvernance locale.
Mettant l’accent sur le nombre de sièges que le CPR a eu lors des élections du 23 octobre 2011, M. Marzouki a indiqué que si son parti avait eu 89 sièges (nombre de sièges d’Ennahdha), ces réformes auraient eu lieu mais son partenaire majoritaire, le Mouvement Ennahdha, souhaite appliquer un programme centriste et le gouvernement de la troïka (Ennahdha-CPR-Ettakatol) doit appliquer le programme du parti dominant.
La divergence du programme du Congrès Pour la République, radicale, et celui d’Ennahdha, centriste, révélerait la tension au sein de la Troïka qui, bien qu’elle donne l’air d’être soudée, se retrouve encore une fois émettant des signes de fragilité et désaccord.
Rappelons que Mohamed Abbou avait déjà menacé de quitter le gouvernement le 15 janvier 2012. Trois jours plus tard, Mustapha Ben Jaâfar avait fait de même en menaçant de quitter la troïka (18 janvier 2012)…