Manifestation de soutien au peuple syrien

Syrie: Résolution bloquée, et après ? Réalité et solution ?

Aussitôt la décision d’expulser l’ambassadeur syrien à Tunis est annoncée, une nouvelle division frappe les tunisiens entre sympathisants et contradicteurs.

Hamadi Jebali
Hamadi Jebali

La décision a été annoncé suite au veto russo-chinois sur la résolution du Conseil des Nations Unies pour une intervention en Syrie. Une résolution qui ne plait absolument pas aux deux puissances qui souhaitent plus de dialogue avec le régime syrien pour trouver une solution pacifique.

Samedi, après le refus de cette résolution, plusieurs dirigeants ont condamné la violence en Syrie. Barack Obama a dénoncé le régime syrien qu’il a qualifié de commettre des “agressions innommables” contre son propre peuple, après l’attaque de vendredi sur la ville de Homs, une attaque démentie par le régime syrien.

Trente ans après que son père ait massacré des dizaines de milliers de gens innocents, femmes et enfants à Hama, Bachar al-Assad a affiché un mépris semblable pour la vie humaine et la dignité”, a déclaré M. Obama dans un communiqué publié par la Maison Blanche samedi dernier.

La Tunisie, quant à elle, a annoncé l’expulsion du chef de la diplomatie syrienne à Tunis, une décision qui a été fortement critiquée et qualifiée d’immature. Un appel à la même démarche a été lancé par la Tunisie. “Le peuple syrien attend des actions. La moindre des choses serait de couper l’ensemble des relations avec le régime syrien (…) Nous devons expulser les ambassadeurs syriens des pays arabes et de tous les autres”, a déclaré Hamadi Jebali.

De même, le Premier ministre tunisien a demandé de revoir le système de vote au Conseil de sécurité des Nations Unies indiquant qu’il est impératif de revoir ce mécanisme qui donne lieu à un emploi abusif du Veto.

Suite au blocage de la résolution, l’ambassadrice des États Unis auprès des Nations Unies, Susan Elizabeth Rice, a déclaré que l’Amérique est dégoutée par ce résultat accusant la Chine et la Russie de chercher à retarder cette résolution et se préoccuper des intérêts individuels alors que des civils meurent tous les jours en Syrie. “Pendant des mois, ce conseil a été pris en otage par un couple de membres”, a-t-elle lancé.

Résolution bloquée, et après ?

ONU - Russie - Chine - VETO sur la SyrieMalgré la pression, les condamnations, les manifestations, les scissions au sein des forces armées, le régime syrien reste plus fort et ne se laisse pas faire après 11 mois de manifestations sans relâche.

Certes, les divisions dans l’armée sont des coups durs encaissés par Bachar Al Assad mais ne semblent pas affaiblir le régime vu le manque de matériel, chars et armes lourdes, ce qui empêche les rebelles d’entrer dans une bataille ouverte.

La désorganisation de l’opposition elle-même fait partie des atouts que Bachar Al Assad use. L’opposition syrienne, éparpillée dans le monde, manque de leader qui réussit à unir tous les opposants contrairement aux libyens qui se trouvaient en Libye et qui ont réussit à instaurer un Conseil national pour les commandes.

Les divisions au sein même du peuple syrien n’aident guère. La minorité, Alaouite, est aux postes clés et reste loyal à son chef Al Assad dont il fait partie. Cette minorité reste mobilisée autour de son leader, a les armes et les moyens. Avec le scénario irakien en mémoire, les Alaouites sont convaincus que la chute de Bachar Al Assad signifie pour eux l’extinction suite à d’éventuelles représailles.

Isolation du régime ?

Bashar al-Assad
Bashar al-Assad

La chute de Bachar Al Assad réside surement en une isolation de son régime. Toutefois, une isolation n’est certainement pas envisageable surtout qu’il n’est pas en manque de moyens avec l’Iran d’à coté qui considère la Syrie comme son unique allié dans la région et n’hésiterait pas à la supporter économiquement et lui offrir les balles et obus nécessaires. De l’autre côté, le Hezbollah, également allié, qui peut offrir au régime un second soutien avec un voie de ravitaillement. De moindre importance mais stratégique, l’Irak cherche à se gagner les faveurs de Téhéran, fermer les yeux sur les trafics d’armes et de ravitaillement via son territoire pourrait devenir un monnaie d’échange avec l’Iran.

Ajoutons à cela le refus catégorique de la Chine et de la Russie d’une intervention qui avaient déjà posé un veto le 5 octobre 2011. La situation n’est pas prête à se débloquer et la chute du régime n’est toujours pas envisageable surtout que les deux puissances, précédemment citées, souhaitent garder Bachar Al Assad à sa place tout en engageant des résolutions pour transférer le pouvoir d’une partie à une autre sans avoir recours à la force.

Des chiffres ?

Cela fait 11 mois que les manifestations ont commencé en Syrie et ont enregistré des centaines de victimes. Le nombre exacte reste inconnu pour le moment et personne ne peut réellement le fixer entre certains médias qui annoncent plus de 7000 morts et des dizaines de milliers de détenus, d’autres qui déclarent enregistrer environ 5000 morts et même certains qui indiquent que la répression aurait fait environ 3000 victimes.

Dernier exemple le vendredi 2 février quand il a été annoncé que 200 morts sont tombés à Homs, peu de temps après, quelques 70 victimes alors que certaines chaînes d’informations annoncent 300. Et avec les antécédents des médias dont Al Jazeera qui a gonflé à plusieurs reprises les chiffres des victimes en Libye, la rumeur d’un studio reprenant Bab Al Aziziyah (Libye) pour faire du « Live » lors de l’arrivée des rebelles à Tripoli (une rumeur ne naît jamais du néant), la crédibilité des médias et les informations qu’ils présentent entrent également en jeu et ne font surement pas bonne impression auprès des deux pays qui ont bloqué la résolution…

En somme, après 11 mois, le régime est toujours en place et ne s’affaiblit pas, l’opposition est éparpillée dans le monde et des êtres humains tombent morts chaque jour… Retour au point zéro ? Les familles des victimes sont au point de non-retour… Le régime n’est pas prêt à céder à la pression et n’a manifesté aucun signe d’affaiblissement… La solution ? Ce n’est guère le gel des relations diplomatiques qui arrêtera les tueries…

Manifestation Syrie
Syrie: Résolution bloquée, et après ? Réalité et solution ?

Auteur de l’article : Ghaith J.

Manager Général du portail Tixup.com et directeur de la publication, passionné par les nouvelles médias, je prends part à l'aventure Tixup depuis la naissance du site.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.