Samir Dilou: « Non à l’atteinte à l’économie nationale »

«Le gouvernement transitoire est déterminé à honorer dans les plus brefs délais les engagements pris par les anciens gouvernements, en matière de dédommagement des blessés et des martyrs de la révolution», a affirmé Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole officiel du gouvernement.

Samir DilouHonorer les engagements de la communauté nationale ne signifie nullement exercer une pression sur le gouvernement pour procurer des avantages illégaux, a-t-il, toutefois, indiqué.

S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, samedi en fin de matinée à la Kasbah, M. Dilou a rappelé les décisions prises au cours du conseil ministériel restreint le 4 janvier, notamment, le principe de versement d’une nouvelle tranche égale à la première tranche de dédommagement et l’octroi de cartes de soins pour les blessés et les membres des familles des martyrs de la révolution qui leur ouvrent accès au transport et soins gratuits à compter du 16 janvier, outre l’examen par une commission médicale des blessés afin d’identifier les besoins en soins et le transfert, chacun selon son cas, aux établissements hospitaliers spécialisés.

Les dispositions du décret-loi en date du 24 octobre 2011, seront appliquées, en dépit des reproches formulés à son sujet, a-t-il précisé.

Evoquant le sit-in de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba et les mouvements sociaux que vit le pays, M. Dilou, a indiqué que la levée des sit-in et des protestations ne s’effectuera pas à travers l’intervention sécuritaire mais plutôt à travers le dialogue national avec la participation de toutes les parties concernées, la société civile et les médias.

Il est impératif, a-t-il dit, de garantir le droit des étudiants à suivre les cours dans le respect de la Loi et dans le cadre de la préservation des libertés et des droits de l’Homme y compris le droit à la liberté vestimentaire et à la protestation.

M. Dilou a affirmé que le pays avait connu depuis l’année écoulée 513 grèves dont 163 seulement sont légaux, ce qui a généré des pertes énormes pour la collectivité nationale, ce qui commande, a-t-il dit, de respecter la liberté de manifestation et de grève sans pour autant porter atteinte à l’économie nationale.

Il a évoqué, à ce sujet, les incidences de ces grèves et manifestations sur la régression des bénéfices de la compagnie de phosphates de Gafsa qui ont passé de 825 millions de dinars en 2010 à 200 millions de dinars en 2011, indiquant que la compagnie a raté une opportunité de tirer profit de la hausse des prix de phosphates sur le marché international durant l’année en cours, et est menacée de perdre ses clients dans près de 100 pays dont la Turquie qui importe 90% de ses besoins de phosphate de la Tunisie.

Les pertes générées par les mouvements de protestation sociaux ont touché également le groupe chimique de Gabès qui a été contraint à importer 50 mille tonnes d’amonitre qu’elle l’exportait auparavant pour un montant de 80 millions de dinars de devise pris en charge au titre du budget de l’Etat.

Il a, d’autre part, relevé que les rapports établissent un déficit commercial estimé à 4,8% du produit intérieur brut (PIB), précisant que les réserves en devises ont baissé à l’équivalent de 147 jours d’importation.

Le taux d’inflation, a-t-il ajouté, a atteint 4,4%, ce qui dépasse la moyenne des cinq dernières années, indiquant que 120 entreprises économiques ont fermé leurs portes à cause des sit-in anarchiques.

Le montant des pertes générées par la baisse de la production et les incendies qui ont ciblé plusieurs entreprises, a-t-il indiqué, sont estimés à 2,5 milliards de dinars soit l’équivalent du coût de création de 100 mille postes d’emploi.

Répondant aux questions des journalistes, M. Dilou a réaffirmé l’engagement du gouvernement actuel à réussir la transition démocratique, soulignant que l’intérêt du pays et l’intérêt de la transition démocratique commandent d’instaurer une information libre.

Au sujet de la visite du chef du gouvernement palestinien à Gaza, M. Dilou a indiqué que le gouvernement a invité une personnalité palestinienne «qui a toute la légitimité de visiter la Tunisie», précisant que toute révision des positions de la Tunisie vis à vis des questions régionales et internationales sera annoncée «en temps et cadre adéquats».

Concernant la crise syrienne, M. Dilou a souligné le droit du peuple syrien à être libre et à vivre avec dignité à l’instar des autres peuples arabes en Tunisie, en Libye et en Egypte.

Samir Dilou
Samir Dilou

Auteur de l’article : Ghaith J.

Manager Général du portail Tixup.com et directeur de la publication, passionné par les nouvelles médias, je prends part à l'aventure Tixup depuis la naissance du site.

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