De l’ère du changement, à l’ère du développement… Excellons durablement

Nous avons, pendant quelques décennies, vécu une ère de changement. Des changements sans cesse ressentis par les grands et les petits. A mon âge, j’ai senti son effet lorsqu’on a dû délaisser notre ancien livre de lecture français avec « ALI » comme personnage principal pour opter à un personnage plus francisé. Il s’appelait « RONDINO ». Mais, un peu plus tard, lors de mon séjour d’études en France, je n’ai trouvé personne qui s’appelait « RONDINO ». Une petite recherche sur internet et BINGO. Il s’agit d’un nom de famille et pas d’un prénom. Idiot comme changement, mais pas plus idiot que les responsables qui ont imaginé, qui ont rédigé, qui ont approuvé, qui ont publié ce scandale. Chaque année, les annales changent, les programmes changent, les examens nationaux jamais conformes aux programmes dispensés aux lycées, aux facultés. Les autres sont passés à la nanotechnologie alors qu’on enseigne encore le condensateur dans nos collèges et lycées techniques. Que dalle. Inutile de nous lamenter sur notre sort. Ne sombrons pas dans la négligence et l’ignorance. Oublions cette ère de changement et passons à une nouvelle ère, celle du développement.

Développement durableLongtemps classée comme pays sous développé, la Tunisie possède maintenant une vraie opportunité pour passer au rang supérieur. Trop ambitieux vous dites, certes. Mais si on veut, on peut. La preuve, « ACHA3B YOURID… » (Le peuple veut…) a apporté ses fruits. Alors, qu’attendons-nous ? Passons à l’action. Ceci s’avère un peu délicat, je confirme.

Pourquoi est-il plus délicat aujourd’hui de manager l’action ? Parce qu’il est plus difficile de conduire dans le brouillard que par beau temps.

Si le paysage politique deviendra plus clair après les élections, le paysage économique apparaîtra, quant à lui, volatil, changeant, peu lisible. Au menu, la course à la taille, la mutation de la grande entreprise en entreprises éclatées avec ces concentrations sur les cœurs de compétences, ces externalisations massives de fonctions hier intégrées, cet appel croissant à des ressources humaines extérieures et flexibles, la modification brutale des critères de bonne gestion, la violent et soudain intéressement percée des investissements directs étrangers à la croissance spectaculaire, au destin ambigu mais qui percute de plein fouet les certitudes et les pratiques de l’économie traditionnelle, et qui contraint celle-ci à modifier en urgence ses processus, ses façons d’être et son organisation… Toutes ces évolutions, en se conjuguant, composent un paysage où seront déplacées toutes les lignes. Et tout cela n’affectera pas que les grandes entreprises, les grands donneurs d’ordre, mais, aussi, les plus modestes PME, y compris le monde des très petites entreprises et de l’artisanat.

Dans ce gigantesque et permanent bouleversement, agir, c’est-à-dire choisir, décider, investir, mettre en œuvre, devient terriblement délicat car on sait d’avance que, comme dans toute situation complexe, vivante, évolutive, la décision que l’on prend n’a que peu de chances de produire les résultats qu’on en attend. Une décision intelligente aujourd’hui pourra quelques années plus tard, suite à des mutations multiples et aléatoires de l’environnement, devenir inadéquate, intenable, injustifiable.

Manager l’action devient également plus complexe du fait de l’avènement accéléré d’une société nouvelle marquée par la dématérialisation, la délocalisation, la désynchronisation créant de nouveaux privilégiés et de nouveaux exclus. Un autre constituant du brouillard ambiant, l’extrême multiplication autour de l’entreprise de pouvoirs aux exigences toujours accrues et souvent contradictoires qui risquent de rendre toute décision prise et toute action mise en œuvre susceptibles d’être contestées par au moins l’un de ces pouvoirs.

Un travailleur, de plus en plus influent, contraignant, informé et qui exige, avec des demandes toujours à la hausse.

L’évolution attendue des réglementations et des normes pourra produire ici ou là des effets similaires et souvent inattendus.

L’irruption croissante des fonds d’investissements étrangers qui exigent des retours sur capitaux employés très élevés oblige à privilégier le court terme et rend plus délicats les choix d’investissement à long terme et la liberté de manœuvre stratégique des dirigeants. Les demandes syndicales des salariés, ajoute une autre dimension de complexité dans la prise de toute décision stratégique. Un pouvoir plus diffus mais bien réel, c’est celui d’une opinion publique ambivalente à la fois avide de consommer et de plus en plus tentée, en même temps, par une nouvelle radicalité identitaire nourrie à la fois du refus d’une dictature.

Karim Amous
Par Karim Amous

Notre retard culturel, admettons le, peut constituer un véritable handicap pour nos organisations et rendre encore moins évidentes les décisions que nous devrions prendre.

Décidément, pour piloter l’action dans tout ce brouillard, ce n’est sans doute pas un luxe de faire quelques efforts sur soi-même. La Nouvelle Excellence requiert sans doute ces efforts-là.

Pour la plupart d’entre nous, la crise que nous venons de traverser était bien un événement imprévu: nous ne l’avons pas vue venir ; elle continuera de façonner nos économies pendant des années ; et à présent nous risquons de commencer à la rationaliser après-coup.

En raison de sa soudaineté et de son ampleur, cette crise était vraiment inattendue, et ses effets – le chômage élevé et les dettes publiques colossales ne sont pas les moindres – continueront à se faire sentir dans les années qui viennent. Revenir aux bonnes vieilles habitudes sera impossible, même si nous le voulions. Les choses ont changé, et, dans bien des cas, nous ne comprenons pas encore exactement de quelle façon.
Au cours des prochaines années, nous aurons des défis à relever, mais, comme cela arrive souvent, nous aurons peut-être également des opportunités à saisir. Pour nos sociétés, ce sera sans doute le moment de repenser aux priorités qui doivent être les nôtres, à ce que nous devons réellement réaliser grâce à la croissance économique et à la façon dont nous pouvons travailler de concert pour nous attaquer à des problèmes nationaux communs.

De telles opportunités se présentent rarement. Ce serait une honte de les gaspiller. Nous devons optimiser les gains et non pas les maximiser au détriment du bien des ressources naturelles et des ressources humaines. Donc développons et excellons mais durablement.

Auteur de l’article : Karim Amous

Diplômé d’une grande école française et fort d’une bonne expérience professionnelle, Karim AMOUS souhaite apporter son soutien à tout entrepreneur qui voudrait frôler le milieu professionnel en pilotant sa propre firme. Cet objectif est atteint via la création de son propre cabinet d’études et conseils et assistance à l’entreprise, SMARTECO.

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