République centrafricaine : Vives préoccupations pour les populations civiles

GENEVE, Suisse, 7 mars 2014/African Press Organization (APO)/ — L’insécurité rampante causée par le conflit et la montée de la criminalité exacerbent toujours une situation humanitaire désastreuse pour des milliers de personnes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge centrafricaine continuent de répondre aux besoins les plus urgents.

Dans certaines régions de la République centrafricaine – notamment dans l’ouest, autour de Kaga Bandoro et à Bangui –, des communautés vivent toujours dans la peur, craignant pour leur vie et leurs biens. L’insécurité rampante causée par le conflit et la montée de la criminalité exacerbent toujours une situation humanitaire désastreuse pour des milliers de personnes. « Malgré une certaine accalmie à Bangui, les atrocités continuent, explique Georgios Georgantas, chef de la délégation du CICR en République centrafricaine. Nous appelons les parties au conflit à respecter les règles de base du droit international humanitaire afin que les populations civiles soient épargnées, ainsi que les personnes qui ont cessé de combattre, que ce soit parce qu’elles ont été blessées ou capturées. » Les équipes du CICR sont en contact avec les parties au conflit afin qu’il soit mis fin aux exactions contre les populations civiles.

A Yaloké et Gaga, dans l’ouest du pays, le CICR et la Croix-Rouge centrafricaine mettent tout en œuvre afin de rétablir l’accès de la population à l’eau potable, fortement mis à mal par les récentes violences intercommunautaires. « Les puits constituent la seule source d’eau disponible, explique M. Georgantas. Aujourd’hui, plus de 60 points d’eau ont été nettoyés a Yaloké et Gaga et fonctionnent à nouveau. »

Les équipes du CICR qui circulent sur les axes routiers de la région ouest ont continué d’évacuer des blessés vers Bangui, et distribué des seaux, des couvertures et autres articles de première nécessité aux communautés les plus vulnérables.

Des dizaines de milliers de familles sont toujours déplacées à Bangui, entassées dans des camps de fortune, parfois rendus dangereux par la présence persistante d’éléments armés. L’arrivée de la saison des pluies est synonyme d’une dégradation importante des conditions de vie déjà précaires dans les camps. Pour assurer une large diffusion des informations relatives à l’hygiène et à la prévention des maladies, des émissions ont été organisées avec Radio Ndéké Luka et les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine sur des thèmes tels que le lavage des mains ou la bonne utilisation des latrines. De l’eau potable est distribuée quotidiennement, et deux camions assurent le ramassage des ordures.

« Nous sommes aussi inquiets quant à l’évolution de la situation à Kaga Bandoro et dans l’est du pays, où l’on pourrait voir s’embraser de nouveaux foyers de violence si les accrochages entre les anti-balaka et les ex-Séléka devaient se propager dans cette région, ajoute M. Georgantas. Dans l’ensemble du pays, le fait que les personnes déplacées soient dispersées dans des zones difficilement accessibles, ainsi qu’une insécurité croissante, particulièrement sur les axes routiers, demeurent des obstacles importants à la conduite d’actions de secours d’urgence. »

Depuis le début de l’année, le CICR a également :

en République centrafricaine :

o livré quotidiennement 430 000 litres d’eau pour les personnes déplacées à l’aéroport de Bangui et sur le site de Boy-Rabe ;

o effectué plus de 560 opérations chirurgicales à l’hôpital communautaire de Bangui pour des blessures liées aux violences intercommunautaires (blessures par balles, à l’arme blanche, causées par des grenades, etc.). Les équipes du CICR ont aussi rénové des parties de l’hôpital et livré régulièrement des vivres et des « kits d’admission » destinés aux patients et à un accompagnant (nattes, couvertures, assiettes, couverts et savon) ;

o distribué plus de 430 000 rations individuelles journalières de nourriture aux personnes déplacées ;

o évacué près de 300 patients (blessés ou malades) par mois ;

o visité plus 300 détenus à Bangui afin de s’assurer que les conditions de détention et le traitement réservé aux détenus respectent la dignité humaine ;

o réuni 12 enfants avec leurs familles ;

o dans la région de Kaga Bandoro, au centre du pays, fait en sorte que près de 5 800 patients puissent consulter dans des cliniques mobiles. Près de 750 femmes enceintes ont ainsi pu être examinées et conseillées, et 32 enfants sont nés avec l’assistance du personnel médical de ces cliniques ;

au Tchad :

o avec la Croix-Rouge du Tchad, pris les dispositions nécessaires pour que les personnes ayant fui la République centrafricaine – en particulier les plus vulnérables, telles que les enfants non accompagnés – puissent prendre contact avec leurs proches. Plus de 3 600 appels gratuits ont été effectués depuis le 23 janvier. En outre, du matériel de base, comme des produits d’hygiène et des ustensiles de cuisine, a été distribué dans les camps de transit des personnes arrivées de République centrafricaine ;

au Cameroun :

o continué de soutenir la Croix-Rouge camerounaise dans son travail de recherche pour les personnes venant de République centrafricaine et ayant perdu la trace de leurs proches, dans le camp de Giwa ;

en République du Congo :

o accueilli les personnes arrivant de République centrafricaine et lancé des recherches pour retrouver la trace de proches dont elles ont été séparées – activité menée à Brazzaville ou en province, comme à Bétou, dans la Likouala, où un volontaire de la Croix-Rouge congolaise est basé dans les camps accueillant des familles en provenance de République centrafricaine.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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