République centrafricaine : la Fédération internationale lance un appel d’urgence pour venir en aide à 50 000 personnes touchées par les violences

GENEVE, Suisse, 26 février 2014/African Press Organization (APO)/ — Pour faire face à la situation en République centrafricaine, qui ne cesse de se dégrader, et à la menace qui pèse sur la vie de milliers de personnes, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lance aujourd’hui un appel d’urgence afin de venir en aide aux populations touchées par les violences.

« On estime à 714 000 le nombre de personnes qui ont été forcées de quitter leur maison », précise Antoine Mbao Bogo, Président de la Croix-Rouge centrafricaine. « Plus d’un tiers d’entre elles ont trouvé refuge dans les douzaines de camps installés dans la capitale. Le plus important, qui est situé près de l’aéroport, accueille plus de 70 000 personnes ». Les réfugiés vivent dans des conditions très précaires et ont un accès limité à la nourriture, à l’eau potable ou à des installations sanitaires. Avec la saison des pluies qui s’annonce, il est impératif d’agir maintenant pour éviter les épidémies de diarrhée aiguë et de maladies hydriques telles que le choléra. »

L’appel d’urgence vise à collecter 1 136 640 francs suisses destinés à améliorer les conditions de vie de 50 000 personnes durant l’année qui vient (appel d’urgence suite aux violences en République centrafricaine – en anglais). Ce montant permettra notamment de financer la construction de 500 latrines dans les camps et les écoles, des campagnes de promotion de l’hygiène et une campagne de sensibilisation en faveur de la paix entre les communautés.

Les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine continueront de dispenser un soutien psychosocial aux personnes qui ont été victimes, directement ou indirectement, de la violence et d’organiser notamment des activités ludiques pour les enfants. Les volontaires eux-mêmes ont été témoins d’atrocités dans l’exercice quotidien de leurs activités et ont payé un lourd tribut. Lorsque les violences ont éclaté au mois de décembre, la Croix-Rouge locale disposait de 600 volontaires actifs à Bangui. Ce chiffre a été divisé par deux, de nombreux volontaires ne pouvant supporter le stress lié à la collecte des dépouilles, dont le nombre s’élève à près de 1000 selon les derniers décomptes. La Fédération internationale a déployé un délégué chargé du soutien psychosocial pour aider les équipes de volontaires sur place.

« Les problèmes de sécurité font qu’il est extrêmement difficile pour les volontaires et le personnel de la Croix-Rouge de répondre pleinement aux besoins de la population. Il est simplement trop dangereux pour eux de s’aventurer trop loin de leur base », indique Antoine Mbao Bogo. Nous devons, par conséquent, adapter nos interventions pour faire en sorte de venir en aide au plus grand nombre de personnes et être le plus efficace possible tout en veillant à la sécurité de notre personnel. »

« Des centaines de milliers de personnes innocentes, des pères, des mères, des grands-parents et des enfants sont pris dans la spirale des violences », déplore Jean-Pierre Taschereau, responsable des opérations d’urgence de la Fédération internationale en République centrafricaine. « Ils ont faim et ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. L’insécurité qui règne dans le pays pourrait empêcher la plantation des récoltes dans les mois qui viennent, ce qui ne fera qu’aggraver l’insécurité alimentaire qui touche actuellement 25 pour cent de la population. Nous ne pouvons pas nous permettre de leur tourner le dos ».

La poursuite des violences et le manque de signes d’apaisement poussent des milliers de personnes à traverser la frontière pour trouver refuge dans les pays voisins. La Fédération internationale a mobilisé 140 756 francs suisses du Fonds d’urgence pour les secours lors de catastrophes pour aider la Croix-Rouge tchadienne (DREF – Croix-Rouge du Tchad – Mouvement de population – en anglais) à venir en aide à 10 555 ressortissants tchadiens qui ont entrepris de rentrer dans leur pays. Par ailleurs, des plans sont en cours pour aider 21 600 centrafricains ayant trouvé refuge au Cameroun, ainsi que les personnes qui ont fui vers la République démocratique du Congo.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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