L’UIP se félicite de la libération de l’ancien parlementaire burundais Gérard Nkurunziza

GENEVE, Suisse, 3 février 2014/African Press Organization (APO)/ — L’UIP a accueilli avec satisfaction la libération aujourd’hui de l’ancien parlementaire burundais Gérard Nkurunziza, qui a passé plus de cinq ans en détention préventive, dans une affaire entachée de graves irrégularités judiciaires.

Membre de l’aile dissidente du parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD, Gérard Nkurunziza a été arrêté en juillet 2008 et accusé de diffamation envers le Président et de fourniture d’armes à un mouvement rebelle. D’après ses avocats, aucune preuve n’a jamais été produite à son encontre, ni aucune arme saisie.

Les tribunaux burundais n’ont pas examiné l’affaire avant mai 2012, date à laquelle la Cour suprême a tenu des audiences sur le dossier pour la première fois. Toutefois, la Cour ne s’était pas prononcée sur la légalité du maintien en détention de l’intéressé.

L’ancien parlementaire a été acquitté par la Cour suprême le 30 janvier, faute de preuves.

L’UIP déplorait depuis longtemps la violation manifeste des normes nationales et internationales en matière de procès équitable par les autorités burundaises. Elle avait fait valoir que « lenteur de justice vaut déni de justice ».

La libération de Gérard Nkurunziza fait suite à celle de deux autres voix dissidentes du CNDD-FDD intervenue en 2012. Pasteur Mpawenayo et Deo Nshirimana avaient également été acquitté des charges de complot contre l’Etat dont ils faisaient l’objet, après avoir passé respectivement quatre et deux ans en détention préventive.

Le Comité UIP des droits de l’homme des parlementaires est cependant vivement préoccupé par le harcèlement, les menaces et les actes d’intimidation dont MM. Mpawenayo et Nshirimana feraient l’objet depuis leur libération en 2012. Le Comité appelle le gouvernement à enquêter sur ces allégations et à assurer la sécurité des deux intéressés.

Un autre dissident notoire, Hussein Radjabu, purge, depuis avril 2008, une peine de 13 ans de prison pour subversion, suite à une autre affaire elle aussi entachée d’irrégularités. Dans la mesure où il a purgé plus d’un quart de sa peine, l’UIP a invité les autorités burundaises à explorer tous les recours possibles dans le cas le concernant – liberté conditionnelle, révision du procès ou encore grâce présidentielle.

L’UIP a également exprimé l’espoir qu’une Commission vérité et réconciliation indépendante, légitime et crédible serait finalement mise en place afin de faire la lumière sur les épisodes de violence qu’a traversé le Burundi depuis son indépendance en 1962, parmi lesquels l’assassinat de six députés de l’Assemblée nationale entre 1994 et 2002.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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