Le commerce de bois illégal continue à peser sur les ressources naturelles de la RDC : Greenpeace France procède à une saisie symbolique de bois illégal au port de Caen

KINSHASA, République démocratique du Congo (RDC), 9 janvier 2014/African Press Organization (APO)/ — Hier, 15 militants de Greenpeace France en combinaisons siglées « Brigade de Vérification du Bois » ont procédé à la saisie de bois illégal sur le port de Caen. Une grume longue d’environ 7,50 m a été placée sur la remorque d’un camion pour être présentée aux autorités françaises comme pièce à conviction. Le convoi a finalement été bloqué par les forces de l’ordre.

«Ce bois est illégal. Greenpeace a tous les éléments pour le prouver », explique Frédéric Amiel, chargé de campagne forêts pour Greenpeace France. « Le Projet de loi d’avenir sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt, en discussion en ce moment au Parlement, doit donner les moyens à la France de lutter efficacement contre le trafic de bois illégal. Aujourd’hui le projet est trop faible : imprécis sur le régime de sanctions, sans moyens de contrôle supplémentaires. Greenpeace demande au ministère et aux députés d’améliorer ce texte. En attendant, nous nous substituons aux autorités en saisissant une grume comme pièce à conviction. »

Voir le déroulé de l’action : http://forets.greenpeace.fr/en-action-contre-le-bois-illegalhttp://forets.greenpeace.fr/en-action-contre-le-bois-illegal

Saisie symbolique d’une pièce à conviction

Le bois saisi est vendu par la compagnie Sicobois en République démocratique du Congo. Il a été importé par la société française Peltier Bois. Dans une note publiée aujourd’hui (http://act.gp/boisillegal) sur l’application en France du Règlement sur le Bois de l’Union européenne (RBUE), Greenpeace France révèle que le port de Caen est un point d’entrée important pour le bois illégal en provenance notamment de République Démocratique du Congo (RDC). Greenpeace et d’autres ONG ont déjà alerté le ministère de l’Agriculture sur la présence de bois illégal dans les ports français.

« Nous exhortons les autorités françaises à saisir ce bois illégal et à appliquer les dispositions du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE), afin de contribuer à la protection des forêts congolaises et à la lutte contre le commerce illégal du bois » appelle Raoul Monsembula, coordinateur national RDC pour Greenpeace Afrique.

Depuis mars 2013, le RBUE est entré en vigueur. Censé s’appliquer dans tous les pays de l’Union, il prévoit qu’un importateur de bois s’assure par tous les moyens de la légalité de son bois. Une immobilisation voire une saisie ou des sanctions pénales peuvent être prises. Les autorités allemandes, dans un premier cas d’application du RBUE en Europe, ont saisi deux cargaisons de bois illégal en provenance de la RDC l’année passée.

Le bois illégal, fléau dans les pays tropicaux, désastre climatique global

Selon Interpol, le bois illégal représente 15 à 30% du volume du bois commercialisé internationalement.

« Non-paiement des taxes, dépassement des quotas de coupe, coupe d’essences protégées, non-respect des communautés forestières, etc. Le bois illégal, dans des pays comme la RDC, rime avec déforestation et violents conflits sociaux. Il ne profite pas aux populations et impose une concurrence déloyale avec des filières légales en difficulté. C’est aussi un facteur majeur du dérèglement climatique au niveau mondial, qui a des répercussions dramatiques en Afrique » explique Raoul Monsembula.

Le bois en question a été abattu par l’entreprise Sicobois –une compagnie connue pour ses activités forestières illégales provoquant d’incessant conflits sociaux– dans la province de l’Equateur dans le territoire de Lisala. En décembre dernier, Greenpeace a effectué une mission avec des ONG locales dans le Groupement Mondunga où la communauté locale rapporte avoir été victime de violence. Ainsi, des documents officiels et des témoignages de la population font état d’atrocités qui auraient été commises par des employés de la Sicobois à l’encontre des populations locales. Par ailleurs, six personnes disent avoir été arbitrairement arrêtées par une intervention policière et militaire. La communauté locale a déposé une plainte contre les employés de Sicobois auprès du procureur de Lisala.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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