République centrafricaine : les conditions de vie des déplacés à Bangui demeurent précaires

GENEVE, Suisse, 20 décembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Plusieurs dizaines de milliers de personnes continuent de se réfugier sur les sites de déplacés à Bangui. Ces déplacés vivent dans des conditions sanitaires difficiles. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge centrafricaine poursuivent leurs activités d’assistance, non seulement dans la capitale, mais aussi dans le reste du pays.

« Les personnes déplacées redoutent la présence d’hommes en armes dans leurs quartiers », constate Georgios Georgantas, chef de la délégation du CICR en République centrafricaine. « Nous sommes extrêmement préoccupés par l’intensification des tensions intercommunautaires, un phénomène récent qu’exacerbe la présence de ces hommes en armes parmi la population, et qui alimente le climat de peur qui s’installe dans le pays. »

« Nous rappelons que les autorités doivent tout faire pour protéger la population», poursuit M. Georgantas. Ces deux derniers jours, le CICR a procédé à l’évacuation médicale de 25 personnes, dont 10 blessés, 10 enfants souffrant de paludisme et de diarrhée et 5 femmes enceintes. Une équipe chirurgicale arrivera à Bangui ces prochains jours et sera déployée à l’hôpital communautaire. Elle relèvera l’équipe chirurgicale de Médecins sans frontières (MSF) présente sur place et prendra en charge les 60 malades et 109 blessés actuellement soignés à l’hôpital.

« Nos équipes entendent venir en aide à tous ceux qui en ont besoin, quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiennent, ajoute M. Georgantas. Si la priorité est de sauver des vies et de soigner les blessés, d’autres mesures peuvent aussi contribuer à apaiser la situation. » Le CICR continue ses visites dans les sites de déplacés pour évaluer les besoins en matière de rétablissement des liens familiaux.

Améliorer les conditions d’hygiène et les soins médicaux

Le CICR poursuit son assistance en faveur des plus vulnérables à Bangui, notamment en améliorant les conditions d’hygiène. Sur le site de l’aéroport où se trouvent 35 000 déplacés, 11 robinets connectés au réseau de la ville et trois réservoirs d’eau équipés de 24 robinets ont été installés. Deux camions acheminent aussi quotidiennement de l’eau potable sur le site. Enfin, des volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine ont aménagé 43 latrines, dont 16 réservées aux enfants.

Près du monastère de Boy-Rabe, où 15 000 personnes ont trouvé refuge, 24 robinets connectés au réseau de la ville ont été installés. «Sur ces deux sites, des équipes de volontaires de la Croix-Rouge font de la promotion de l’hygiène afin de réduire le risque de maladies, en particulier la diarrhée infantile », précise Bonaventure Bazirutwabo, responsable des programmes médicaux du CICR. Le CICR fournit également de l’eau à l’hôpital communautaire et à la maternité de Castor.

Besoins importants dans le reste du pays

Ailleurs, notamment dans l’ouest et le nord-ouest du pays, la population continue de vivre dans l’insécurité, en raison des incessantes flambées de violence. La Croix-Rouge centrafricaine a procédé à l’inhumation de 40 corps à Bossangoa.

Autour de Kaga Bandoro, dans le centre du pays, deux cliniques mobiles du CICR prodiguent des soins de santé de base à des personnes toujours réfugiées dans la brousse. Depuis une semaine, près de 700 consultations ont été effectuées, principalement pour des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans, dont la majorité sont touchés par le paludisme.

Dans le nord-est, à Ndélé, le CICR assure l’approvisionnement en eau de toute la ville. Environ 250 000 litres sont produits chaque jour pour répondre aux besoins de plus de 10 000 personnes.

Depuis une semaine, le CICR a par ailleurs :

• achevé la construction de clôtures autour des hôpitaux principaux de Birao et Kaga Bandoro, afin de renforcer la protection des patients, du personnel médical et des structures sanitaires ;

• organisé des séances de sensibilisation aux normes du droit international humanitaire à l’intention d’officiers et de soldats centrafricains et tchadiens de la force tripartite à Birao ;

• distribué de la nourriture en urgence à des femmes détenues à la maison d’arrêt de Bimbo, près de Bangui ;

• organisé 85 consultations de dépistage de la malaria à Birao et 234 à Obo et Rafai ;

• poursuivi à Ndélé la lutte contre la mosaïque du manioc, une maladie qui entraîne la chute des feuilles de la plante et réduit le nombre et la taille des tubercules.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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