Sécurité en Afrique / Quai d’Orsay- Déclarations du porte-parole

PARIS, France, 14 décembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay- Déclarations du porte-parole

Q – Aujourd’hui en RCA comme ce fut le cas au Mali, la France n’est-elle pas un peu seule ?

R – Nous bénéficions d’un très large soutien de la communauté internationale. La résolution 2127 (2013) a été adoptée à l’unanimité par le conseil de sécurité des Nations unies, à notre initiative et dans des délais très courts : cela montre que la communauté internationale est unie et déterminée, face à la gravité de la situation. Cette résolution permet maintenant d’agir sur les différents volets de la crise – en donnant un mandat robuste aux forces africaines appuyées par la France pour rétablir la sécurité, en facilitant l’accès humanitaire aux populations vulnérables et enfin en encadrant le processus politique de transition.

La MISCA, force africaine qui poursuit son déploiement, dispose actuellement de près de 3 000 militaires et policiers. Ce sont les Africains qui sont au cœur du rétablissement de la sécurité en RCA. Nous appuyons leurs efforts sur le terrain. Mais nous ne sommes pas les seuls à le faire. Les Etats-Unis apportent ainsi une contribution financière considérable, à hauteur de 100 millions de dollars. L’Union européenne est également mobilisée. Personne au sein de la communauté internationale ne sous-estime aujourd’hui les risques que la crise centrafricaine fait peser sur la stabilité du continent.

Q – Ce n’est pas l’impression que donnent les déclarations de Merkel ou Cameron…

R – La crise en RCA est au cœur de l’agenda européen. Elle a déjà été évoquée par les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne et le sera à nouveau lundi lors du conseil Affaires étrangères. Il y a une grande convergence sur ce sujet et surtout un vrai soutien de l’Union européenne : 50 millions d’euros sont prévus pour soutenir la MISCA ; sur le plan humanitaire, 20 millions d’euros ont été apportés en 2013 ; 37 tonnes d’aide médicale d’urgence vont être envoyés demain ; un pont humanitaire aérien est mis en place par l’UE depuis le Cameroun. Un soutien logistique et opérationnel important doit en outre être annoncé à titre bilatéral par certains pays européens, dont le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne. Cette aide prend des formes différentes adaptées aux moyens de chacun des Etats membres.

Q – La France peut-elle se permettre, avec ses moyens, de soutenir deux opérations successives comme le Mali et la RCA ?

R – Nous faisons face à nos responsabilités, comme membre permanent du conseil de sécurité et dans le cadre d’une nouvelle politique africaine que le président de la République a précisée la semaine dernière à l’occasion du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique.

Sur le volet financier, les participations sont multiples et cela ne pèse pas sur le seul budget de la France. Nous y prenons toute notre part, mais sommes soutenus par nos partenaires, par l’Union européenne et par les agences onusiennes. Pour le Mali, la communauté internationale s’était fortement mobilisée lors de la conférence des donateurs organisée à Bruxelles en mai dernier : plus de 3 milliards de dollars avaient été réunis. Pour la Centrafrique, nous souhaitons pouvoir retrouver le même mécanisme de solidarité internationale.

Auteur de l’article : Agence-Presse

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.