DISCOURS DE M. LAURENT FABIUS MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRESA L’ISSUE DE LA REUNION MINISTERIELLE DE PREPARATION DU SOMMET DE L’ELYSEE SUR LA PAIX ET LA SECURITE EN AFRIQUE

PARIS, France, 6 décembre 2013/African Press Organization (APO)/ — DISCOURS DE M. LAURENT FABIUS MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

A L’ISSUE DE LA REUNION MINISTERIELLE DE PREPARATION

DU SOMMET DE L’ELYSEE SUR LA PAIX ET LA SECURITE EN AFRIQUE

J’ai présidé dans l’après-midi la réunion des ministres des affaires étrangères, qui prépare le sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique des 6 et 7 décembre.

Ce sommet va réunir 53 pays d’Afrique, plus de 35 chefs d’Etat et de gouvernement. L’Union africaine, le Secrétaire général des Nations unies M. Ban Ki-moon, M. Barroso et M. Von Rompuy pour l’Union européenne y participeront également. La participation à ce sommet est donc assurément un grand succès. Sa préparation est aussi originale. Nous avons tenu à avoir un dialogue pour que les trois thèmes qui seront au cœur du sommet soient au préalable examinés conjointement avec nos partenaires. Il n’était pas question pour la France d’imposer seule un ordre du jour et une déclaration.

Nous sommes dans un choix de partenariat avec l’Afrique pour l’avenir. C’est un sommet du partenariat pour l’avenir.

Il y a précisément trois thèmes qui sont abordés :

Le premier – chacun sait combien il est d’actualité -, c’est le thème de la paix et de la sécurité. Le texte qui sera adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement insistera sur l’importance de la sécurité pour le développement de l’Afrique, mais aussi pour la France et les Européens. Ce texte doit répondre à une question qui s’est présentée cette année avec les problèmes du Mali et, maintenant, de la république Centrafricaine.

Il appartient aux Africains d’assurer au premier chef leur sécurité. Malheureusement, pour des raisons que chacun connaît, beaucoup de ces pays ne disposent pas des forces nécessaires. Jusqu’à présent, le continent africain n’a pas pu s’organiser pour qu’il y ait une force commune.

C’est la raison pour laquelle, parmi les propositions qui sont faites, figure la mise en place d’une capacité africaine de réponse immédiate aux crises. Cette force pourrait d’ailleurs recevoir d’autres aides de l’Europe et de différents pays du monde, afin de répondre aux crises immédiatement.

Le second thème qui est abordé est celui du développement. Une intéressante conférence sur les questions économiques s’est tenue hier à Bercy. Nous considérons, avec nos amis africains, que la sécurité et le développement sont les deux faces de la même médaille. Il n’y a pas de développement possible s’il n’y a pas de sécurité, et il n’y a pas de sécurité durable sans développement. Des propositions sont faites pour renforcer ce partenariat en faveur du développement.

Enfin, le troisième thème concerne le climat. Vous savez que la France accueillera en 2015 la grande conférence mondiale sur le climat au cours de laquelle devront être prises des décisions pour enrayer le dérèglement climatique. Il est évidemment très important que l’Afrique et la présidence française de ce sommet puissent se concerter pour former une alliance. Cela permettra de préparer ce sommet, si important pour la survie même de l’humanité.

Voilà les trois thèmes que nous sommes en train de préparer. Comme il est de tradition, nous avons préparé un texte qui sera ensuite soumis aux chefs d’Etat et de gouvernement.

Je souhaiterais faire un dernier commentaire. Cet après-midi a été adoptée, sur proposition de la France, la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui porte sur la situation en République centrafricaine. Je souligne que ce texte a été adopté à l’unanimité, ce qui est un gage de grande solidité internationale. Ce texte est placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies. Il donne pouvoir aux forces africaines et à la France d’intervenir pour des missions humanitaires, alors que des exactions très graves sont commises en République centrafricaine, pour ramener la sécurité nécessaire, préparer une transition démocratique, avec la tenue d’élections avant février 2015, et pour permettre une relance du développement économique.

Ce matin ont eu lieu de graves exactions dans la capitale, à Bangui. Cela rend d’autant plus indispensable la résolution qui a été votée. Le président de la République avait, le premier, soulevé la question de la crise centrafricaine lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies. Il faut saluer le fait qu’à partir de l’initiative de la France et des efforts internationaux, notamment africains et européens, nous soyons maintenant en situation de prendre les décisions nécessaires, conformément au droit, pour éviter la catastrophe humanitaire et sécuritaire qui se profilait en Centrafrique.

Sur cette base, le président de la République française prendra prochainement les décisions qu’il estime utiles.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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