Somalie / Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole – 3 décembre 2013

PARIS, France, 4 décembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole – 3 décembre 2013

Q –Quels sont les efforts fournis par la France ? Sur le terrain, il n’y a pas de soutien militaire français.

R – L’aide de la France concerne trois domaines : sécuritaire, humanitaire et coopération et développement.

1) Dans le domaine de la sécurité, la France contribue aux trois initiatives européennes en faveur de la stabilisation de la Somalie et de la lutte contre la piraterie maritime dans la Corne de l’Afrique : ATALANTE (opération de lutte contre la piraterie au large) ; EUTM Somalia (formation des forces armées somaliennes) ; et EUCAP NESTOR (renforcement des capacités maritimes et judiciaires pour lutter contre la piraterie). Ces deux dernières actions visent à permettre l’appropriation par les Somaliens de leur propre sécurité sur terre et en mer. Dans le cadre de l’initiative EUTM Somalia, nous contribuons directement à la formation des militaires somaliens (environ 3 000 soldats ont été formés).

Nous soutenons également de manière constante l’AMISOM, mission de l’Union africaine en Somalie. A titre bilatéral, nous conduisons des actions de formation au profit de contingents de l’AMISOM. A titre européen, nous contribuons à la prise en charge financière des soldes des troupes.

2) Dans le domaine humanitaire, depuis 2011, notre aide s’élève à environ 30 millions d’euros. L’Union européenne, à travers les aides de la direction générale de la Commission chargée de l’action humanitaire (DG ECHO), consacre en 2013 40 millions d’euros à la Somalie.

3) Enfin, dans le domaine de la coopération et du développement, l’Agence française de développement n’a pas de bureau proprement dit en Somalie – mais des actions ponctuelles ont été mises en œuvre, notamment dans le domaine de l’assistance aux populations. La France a en particulier appuyé ces derniers mois la mise en œuvre, à travers son école nationale de la magistrature et en partenariat notamment avec le Programme des Nations unies pour le développement, d’un projet de formation du personnel judiciaire visant à renforcer les capacités de la Somalie à apporter une réponse pénale spécifique aux actes de piraterie.

Sur la période 2008-2013, l’Union européenne a également alloué 412 millions d’euros à des projets de développement, dans quelques domaines principaux : gouvernance, éducation, secteur social et développement économique. Elle a organisé le 16 septembre dernier à Bruxelles une conférence internationale qui a permis l’adoption d’un document d’orientation pour accompagner la reconstruction du pays, avec des annonces d’engagements financiers à hauteur de 1,8 milliard d’euros.

Nous sommes par ailleurs très attachés à la liberté de la presse en Somalie et soutenons les journalistes somaliens, qui paient un très lourd tribut. Nous essayons de les aider par des programmes de formation et demandons qu’il n’y ait pas d’impunité pour les auteurs de violences à leur encontre.Nous avons fait adopter la semaine dernière par l’assemblée générale des Nations unies une résolution sur la protection des journalistes. En adoptant cette résolution, nous pensions aussi beaucoup à la Somalie.

Q – Que pensez-vous de l’action sur place de Médecins sans frontières ?

R –Médecins sans frontières est une organisation non-gouvernementale, à laquelle il appartient de décider librement de ses programmes et de ses interventions dans les pays en crise. Les organisations non-gouvernementales sont par définition indépendantes et il faut respecter ce cadre.

Naturellement, en Afrique ou ailleurs, nous les soutenons. M. Laurent Fabius a d’ailleurs réuni la semaine dernière l’ensemble des organisations non-gouvernementales présentes en Centrafrique, pour examiner avec elles ce que nous pouvons faire de supplémentaire pour aider ce pays.

Q – Bien évidemment, il faut condamner la piraterie maritime. Mais quand on sait qu’elle fait tourner l’économie, est-ce qu’il n’y a pas un risque ?

R – Ce n’est pas sur les fonds collectés par la piraterie qu’on va développer le pays. La piraterie est un crime commis avant tout contre la population somalienne. Pour sortir de la crise, il faut que la Somalie développe ses capacités agricoles et tous les domaines où ce pays a un fort potentiel. C’est par un effort de mobilisation de la communauté internationale sur des projets concrets, en s’appuyant sur les autorités somaliennes, qu’on aidera le pays à sortir de la crise.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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